Créée en 2003, plus de 20 ans après, personne ne se souvient au Gabon que la Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite a convoqué une autorité en poste. Seuls les menus fretins étaient appelés à répondre à l’interrogatoire des commissaires. Une attitude qui a toujours suscité des interrogations sur l’indépendance réelle de cette institution.
La Commission nationale de lutte contre l’enrichissement illicite défraie la chronique depuis quelques jours. En tout cas, depuis que quelques anciens membres de la « Young team » sont convoqués dans ses locaux.
Faut-il le rappeler, depuis le 30 août 2023 et la prise du pouvoir par le Comité pour la transition et la restauration des institutions, plusieurs anciens zélés du régime déchu sont aux mains de la justice gabonaise. Ils sont inculpés pour plusieurs chefs d’accusations. En attendant d’être jugés, certains sont en prison et d’autres en résidence surveillée.
C’est dans ce contexte que la commission écoute les concernés avec tambours et trompettes, pour ne pas dire devant les caméras des chaînes de télévision. Ce tintamarre interroge plus d’un quant au passé récent de l’institution qui n’a jamais convoqué et entendu une personnalité en fonction, du moins devant les médias.
Question: si la CNLCEI écoute ceux qui sont déjà entre les mains de la justice, est-ce cela veut dire que cette commission n’est pas libre pour convoquer et entendre un citoyen soit-il ministre ou baron du régime en place ? Cette attitude du médecin après la mort suscite une autre interrogation : en prélude au dialogue national prévu au mois d’avril prochain, la commission veut-elle prouver son existence avec la crainte qu’elle eût être dissoute lors de ces importantes assises nationales qui doivent consacrer le nouveau Gabon ?
Wait ans see.
Jean Yves Ntoutoume