C’est une performance managériale à prendre en compte aujourd’hui et demain !
A savoir, que dans sa mission essentielle d’assurer la restauration des étudiants, le Centre national des œuvres universitaires est parvenu à faire bouger les lignes. En effet, dans un secteur de l’alimentation longtemps marqué par le contrôle quasi absolu des entreprises locales « battant pavillon » syro-libanais au fond, on note que depuis deux ans, des opérateurs économiques nationaux y ont fait leur entrée en force.
De fait, près d’une trentaine de PME véritablement locales ont été éligibles aux appels d’offres publiques sur l’alimentation lancés par le CNOU.
Autant qu’on ait pu l’observer sur le terrain, avant cette période marquante, cette activité était plus ou moins « verrouillée » par les opérateurs économiques venus, pour la plupart, du pays du Cèdre. En raison de leurs capitaux à la fois colossaux et incomparables, et à leurs puissants réseaux de solidarité.
A ce propos, le directeur général du CNOU est formel: « Notre mission principale est de garantir la restauration des étudiants. Et nous nous attelons à leur offrir une alimentation saine et variée fondée sur notre culture alimentaire ». Et de préciser : » Nous avons mené une campagne de communication offensive, avec l’appui de la direction générale des marchés publics, auprès des opérateurs économiques nationaux, pour les intéresser au secteur de l’alimentation des étudiants ».
A ce jour, les résultats obtenus en un laps de temps sont encourageants à maints égards. » Nous avons commencé à proposer deux produits attractifs. Le premier de 34 millions pour la fourniture de vivres frais, le boitage, le petit déjeuner. Ensuite, nous avons lancé le second produit de 120 millions de Fcfa, donnant la priorité aux opérateurs économiques nationaux et aux produits locaux » confie Jean Noël Eya.
Tout compte fait, les PME gabonaises figurent désormais dans cette activité. Elles fournissent des produits alimentaires adaptés, des vivres frais divers, dans les restaurants de l’USTM et l’UOB, de l’USS, Nkok et à Mvéngué, Ntchengué, et maintenant à l’INSG, l’IUSO… Soit en tout sur 17 sites.
De source autorisée, « depuis deux ans, pas moins de trois milliards de francs CFA ont été destinés aux PME » gabonaises.
Dans le contexte actuel de reconquête de la souveraineté économique nationale, il est évident que le CNOU entend être à ce rendez-vous de l’histoire, à travers cette vision conforme à celle impulsée par les autorités de la Transition.
Favorables à l’éclosion pérenne d’une classe d’hommes d’affaires gabonais, eux mêmes créant des emplois qui manquent et luttant ainsi contre la paupérisation galopante à travers le pays.
Au-delà, un patron de PME fait valoir : « Pour nos entreprises qui souffrent souvent d’une insuffisance de fonds propres, autant nous plaidons pour une amélioration institutionnelle de leur financement, autant nous saluons la politique imaginative et réformiste mise en notre faveur par le CNOU ». Autrement dit, quelle véritable aubaine !
Blaise Mangady
