La Société gabonaise de transport (Sogatra) a connu ces dernières années, une saignée de ses ressources, des fonds publics, le labeur du contribuable, régulièrement décaissés par l’Etat mais qui, comme on peut le voir dans un rapport devenu viral sur les réseaux sociaux, au lieu de servir pour les besoins de la cause, a plutôt fait le bonheur des gros nababs qui ont dirigé cette société paraétatique placée sous la tutelle du ministère des Transports.
Le rapport, diffusé sur la toile, fait état d’un montant de deux (2) milliards. Selon nos sources, cette importante enveloppe était répartie de la manière suivante ; 200 millions pour l’acquisition d’un logiciel, mais jamais livré à la société, 300 millions pour le bitumage de la base de la Sogatra, sise au Camp de police; jamais effectué. 100 millions pour la construction des locaux de la base d’Angondjé avec clôture et 950 millions pour la conception et la construction des abris-bus. Là aussi, les travaux n’ont jamais vu le jour.
A côté de ces non réalisations, s’ajoutent des centaines de millions: 700 millions de francs décaissés par le Trésor public pour le paiement des arriérées de sept mois de salaires, la masse salariale de Sogatra oscillant à 100 millions de nos francs mois. Le mangement à ciel ouvert entretenu par la direction financière de Sogatra qui a eu pour conséquence la délivrance d’un mandat de dépôt à sans famille d’un ancien directeur général, mais pour lequel de nombreux autres hauts responsables de Sogatra devraient être interpellés et entendus.
Les intéressés ont joué un rôle actif ou passif dans la distraction de ces fonds publics qui manquent dans les caisses de la société. C’est ici le lieu de s’interroger sur le niveau de responsabilité de l’inamovible directeur financier en poste au moment de cette saga financière, mais qui curieusement demeure en fonctions comme si de rien n’était.
Il y a également le conseil d’administration dont le président, viré par les autorités de la transition, a visiblement vécu, de manière passive, sans officiellement tirer la sonnette d’alarme, cette gabegie financière. Fort de ce qui précède, il apparaît clairement que la Sogatra a souffert d’une gestion scabreuse des années durant, à la fois de ses ressources humaines, mais surtout de ses ressources financières confondues à l’argent de popote par ses dirigeants. Des managers visiblement sans aucun souci pour la pérennité de l’outil de travail, mais plutôt mus par des arrangements au petit pied et la captation des deniers publics, labeur du contribuable gabonais que l’Etat n’a cessé de dégager pour sauver les emplois et tenter en vain de restaurer la flotte en grande partie sur calles, signe d’une agonie certaine.