Pyramid Medias Gabon

Israël-Palestine| Des pistes de sortie de crise

Plus de deux mois après le début de la guerre entre l’Israël et le Hamas, la communauté internationale piétine dans les recherches de solution. Dans cette tribune, Chabi Yayi propose quelques pistes de solutions pour la sortie de crise.

 

Par Chabi Yayi

 

L’escalade de la violence au Proche-Orient, à la suite de l’assaut du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien et la réponse vigoureuse de Tsahal sur Gaza, nous fait entrevoir un avenir sombre pour la paix dans la région.

L’histoire de cette région, depuis la déclaration d’indépendance d’Israël en 1948 par Ben Gourion, a été marquée par des conflits successifs. De la guerre israélo-arabe de 1948-1949, la guerre des Six Jours en 1967 et la guerre du Kippour en 1973, ces conflits qui ont opposé l’Etat d’Israël et ses voisins (Egypte, Jordanie et Syrie) ont laissé des cicatrices profondes et des questions irrésolues.

Les accords d’Oslo de 1993, envisagés comme un chemin vers la paix, ont été symbolisés par une poignée de main historique entre le Premier Ministre israëlien Yitzhak Rabin et le président du comité exécutif de l’OLP Yasser Arafat en présence du Président Clinton à la Maison Blanche. Ces accords s’alignaient sur la résolution 242 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, appelant à la fin des hostilités et au respect mutuel de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États. Cependant, ils ont également été confrontés à un rejet virulent de la part des franges extrémistes des deux camps, qui voyaient dans ces compromis une menace pour leurs aspirations et revendications. Franges extrémistes qui puisaient leur substance dans l’extrémisme religieux et le nationalisme.

L’assassinat de Rabin et l’essor du Hamas au détriment de l’OLP ont mis en lumière l’ampleur des divisions, tandis que la diminution de l’aide internationale a exacerbé les difficultés économiques à Gaza, fragilisant les espoirs de paix. Gaza, deux millions d’habitants avec une densité de 5000 personnes par km² est devenu avec le temps une véritable prison à ciel ouvert.

Le 15 septembre 2020, à la suite de négociations entamées par l’administration Trump furent signés les Accord d’Abraham entre Israël d’une part et les Émirats arabes Unis et Bahreïn d’autre part. Accords qui furent étendus à d’autres pays comme le Maroc et le Soudan. Ces accords scellaient la reconnaissance de l’État d’Israël par les pays arabes et mettaient un place un cadre de coopération pour promouvoir les investissements entre ces pays

La réaction des opinions publiques, pro palestinienne, de ces mêmes pays arabes, en Jordanie et aux Émirats arabes unies , à la suite des évènements récents, laissent entrevoir un avenir sombre pour ces accords.

La diplomatie du carnet de chèque, illustrée par les accords d’Abraham, et l’usage répété de la force militaire n’ont mené qu’à une impasse sanglante. La sécurité d’Israël et l’avenir de la Palestine sont intrinsèquement liés : sans une autorité palestinienne stable et légitime, la paix restera hors de portée.

La solution de Benjamin Netanyahu d’assurer la sécurité dans la bande de Gaza ne fera que nourrir le narratif de l’armée d’occupation.

La communauté internationale est appelée à :

  • soutenir sans faille un cessez-le-feu et à encourager une solution à deux États, où un Etat palestinien fort et légitime sera indispensable.
  • Instaurer la gestion de Jérusalem par une autorité transitoire sous l’égide des Nations Unies, respectant l’accès aux lieux saints de tous les peuples, est également une condition sine qua non.
  • Demander la libération de leaders de l’OLP comme Marwan Barghouti qui pourraient être de nouveaux interlocuteurs fiables
  • Relancer un plan de paix durable sur la droite ligne des Accords d’Oslo de 1993 et du plan de paix de la ligue arabe de 2002.

Aucune guerre contre le terrorisme n’a jamais été gagnée par les armes mais par le dialogue interculturel, inter religieux et politique. Nous savons que la force ne crée pas la paix, comme l’ont démontré les pourparlers avec les FARC en Colombie qui ont débouché sur l’arrêt des pratiques d’enlèvement par la guérilla ou encore la persistance du terrorisme international malgré les interventions militaires américaines en Afghanistan et en Irak.

Les enseignements du passé doivent nous guider vers un avenir de paix et de coexistence pacifique. Aucun dôme de fer ne pourra remplacer un véritable dialogue politique, le soutien des gouvernements modérés et la détermination d’une jeunesse avide de changement sont les piliers d’une paix durable. Les extrémistes des deux camps doivent laisser la place aux modérés à travers des élections transparentes. Car la majorité des opinions publiques est foncièrement pour la paix.

La sécurité d’Israël et la souveraineté d’un État palestinien ne peuvent être dissociées ; seules une justice équitable et une résolution politique durable peuvent assurer une paix authentique.

 

 

author

Related Articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *