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Traitement salarial | Floués par le Groupe Synopec, le personnel et la direction de la PME EIM Man Power appellent gouvernement à rescousse

Ayant vu son contrat résilié de manière abusive par le géant pétrolier Synopec, dont font partie Addax Pétroleum et Sino Gabon, la PME EIM Gabon, dont 50 employés sont sur le carreau depuis des mois, a, au cours d’un point de presse à Libreville, imploré les plus hautes autorités du pays à se pencher sur ce dossier, dont l’avenir de plusieurs familles en dépend.

C’est en tout cas, le cri d’alarme de Mme Dupré Muriel Méviane, qui n’est autre que la patronne de la PME EIM Manpower. L’entité à capitaux gabonais, créée il y a quelques années, fait dans la mise à disposition du personnel dans les entreprises pétrolières évoluant à Port Gentil, dans la province de l’Ogooué Maritime.

C’est dans ce cadre que la EIM Man Power signe en 2021, un contrat de trois ans avec le groupe Synopec, dont font partie les sociétés, Addax pétrolium et Sino Gabon, pour la mise à disposition d’une cinquantaine d’employés. Dans ce contrat signé entre les deux entités, une grille salariale est négociée.

Sauf que dans le domaine pétrolier, une disposition réglementaire, souligne que tout travailleur, exerçant le même travail, dans la même entité, doit avoir le même salaire.

Or, 2022, un employé de la société EIM découvre une illégalité de traitement salarial entre le personnel mis à disposition pour le groupe Synopec et les employés directement employés par le groupe. « Il y a des agents qui sont payés à un million et plus, et nous à cinq cent mille, alors que nous effectuons la même tâche », s’est offusqué un représentant du personnel, lors de ce point de presse, tenu le mardi 31 octobre dernier au cabinet de Me Rufin Nkoulou Ondo.

Ayant constaté ce que le personnel de la PME appelle ‘’un flou’’, les agents et la direction de la PME gabonaise se sont donc demandés, « si le salarié mis à disposition doit être moins rémunéré que celui qui occupe le même poste que lui au sein de l’entreprise utilisatrice ?

La réponse est assurément et incontestablement négative à l’examen des textes de loi qui s’y rapportent, soutient Me Rufin Nkoulou Ondo, Conseil de la PME EIM Manpower. Lequel a pris pour exemple les dispositions de l’article 13 de la loi n°20/2007 du 15 janvier 2008. « Ce texte dispose que très clairement que le salaire de base du travailleur sous contrat de mission est au moins égal à celui prévu pour sa catégorie dans la grille salariale interne de l’entreprise utilisatrice ». Me Nkoulou Ondo enfonce le clou, en soulignant l’article 14 de la même loi. Lequel souligne que « outre le salaire de base visé par l’article 13, le travailleur sous contrat de mission bénéficie de primes et d’indemnités attachées au poste de travail occupé au sein de l’entreprise utilisatrice ».

Dans le contrat qui le lie à la PME EIM Manpower, il est pourtant souligné ce principe d’égalité de traitement en son article 10.5. Celui-ci, indiqué que « à condition égale de travail, de qualité professionnelle et de rendement, le salaire de base est égal pour tous les travailleurs quels que soient les origines, leur sexe, leur âge et leur nationalité ».

Ayant découvert cette illégalité, le personnel n’est pas passé par quatre chemins pour entamer un mouvement de grève et un bras de fer avec la direction de leur entreprise à savoir ; EIM Manpower. Une situation qui a mis sa directrice dans une posture inconfortable vis-à-vis de ses agents, qui pensaient à une supercherie de sa part. Il n’en était rien.

Bien au contraire. A la suite de cette découverte, des démarches visant à en savoir plus et à conduire le groupe Synopec a réparé cette illégalité, le géant pétrolier sera saisi par la direction de EIM Manpower. Mais sans succès. Mieux encore, le géant pétrolier va plutôt décider de son propre chef, « à ne plus jamais adresser de demande de mobilisation du personnel à la société EIM, ce, malgré la sommation interpellative du 02 mars 2023 dernier », rappelle l’avocat à la Cour.

Sauf que l’attitude incompréhensible du groupe Synopec, a mis au chômage, la cinquantaine d’employés, qui fait face aujourd’hui, à un calvaire quotidien qui ne dit pas son. Sans emploi et en situation confuse, ce personnel à du mal à joindre les deux bouts. Une situation qui pourrait s’empirer avec le départ en décembre prochain du groupe Synopec au Gabon. D’où, le cri d’alarme du personnel et de la directrice auprès des autorités compétentes, dont le président de la Transition et le gouvernement Raymond Ndong Sima.

 

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