C’est la question qui mérite d’être posée au moment où certains cadres de l’ancien parti, au pouvoir pendant 55 ans, convoquent une réunion stratégique pour évoquer l’avenir de l’ancien parti unique.
C’est donc ce 8 novembre que la hiérarchie du parti démocratique gabonais (PDG), du moins ce qu’il en reste, va se pencher sur l’avenir de ce parti politique tombé brutalement de son piédestal sur lequel il s’est hissé depuis plus d’un demi-siècle.
En effet, alors que tous les pedegistes ne voyaient rien venir, l’armée a décidé, le 30 août 2023, de mettre fin au régime Bongo-PDG, un coup de liberté qui a eu pour conséquence : non seulement la perte du pouvoir, mais également la perte de plusieurs grands postes occupés par les hauts cadres du parti.
Alors même que beaucoup dans ce camp politique ne se sont pas encore remis de cette chute brutale, l’opinion est curieuse de savoir combien de personnalités de rang vont répondre positivement à ce conclave ?
Crée par le président Bongo quelques, le 12 mars 1968, quelques mois seulement après son avènement à la tête du pays, le PDG devenu de facto le parti unique du pays, a été le seul cadre où plusieurs jeunes pouvaient prétendre améliorer leurs carrières. Parti unique, toutes les personnes morales et physiques ont été contraints, depuis la source, de verser les cotisations pour faire marcher la machine.
Jusqu’au moment où en 1990, suite au discours de la Baule prononcé par le chef de l’état français de l’époque, le Gabon, à l’instar de plusieurs pays africains, s’est ouvert au pluralisme politique. Contre vents et marées, le PDG, avec les moyens de l’État, a réussi à se maintenir au pouvoir, jusqu’à la mort, le 8 juin 2019, de son fondateur.
Comme dans une dynastie, son fils Ali Bongo lui succédera à la tête du pays et du parti. Ce qui a fait dire à plusieurs observateurs que le parti d’Omar Bongo était un patrimoine familial. Du coup, le PDG a connu sa première grosse cassure qui a vu plusieurs cadres et militants quitter le bateau.
Après 14 ans de gestion du pays et du parti, lors que tout indiquait que le fils d’Ali Bongo, Nourredin Bongo Valentin, était dans les starting-blocks pour occuper le fauteuil après le départ de son père, les forces de défense et se sécurité ont mis fin à ce sombre schéma. La suite, on la connait.
Ici, la question qu’on peut se poser est la suivante : les statuts du parti ont-ils prévu la vacance au parti du « Distingué camarade président ?’’ Autres interrogations, le PDG n’ayant jamais existé hors du pouvoir, tous ceux qui y adhéraient par intérêts sont-ils prêts à y demeurer ?
Sans postes aujourd’hui, ceux qui décident d’y rester vont-ils supporter à entretenir financièrement le parti par le billet des cotisations ?
Le conclave politique de cette semaine n’est-il pas un moyen pour ceux qui vont le tenir de faire les yeux doux au CTRI et à son chef, le président de la transition ? Autant dire que l’opinion est impatiente de connaître l’issue de la rencontre de ce 8 novembre.
Junior Akoma