Des hôtels appartenant jadis à l’Etat gabonais, mais «achetés» à 26 milliards par Abdul Océni Ossa et Cie. Les révélations des scandales financiers en ce début de période de la transition se succèdent les uns à la suite des autres. Après l’épisode des cantines d’argent et autres coffres forts bourrés de milliards découverts dans les villas hollywoodiennes d’anciens proches collaborateurs du président déchu, quelques heures après la chute du régime Ali Bongo, il parait évident que la pègre était bien installée à la tête du pays.
Les hôtels Radisson Blu, Re-Ndama et consorts, payés par un certain Abdul Océni Ossa à hauteur de 26 milliards de nos francs. C’est ce qui ressort du tour du propriétaire entrepris en début de semaine par le ministre en charge du tourisme, Pascal Ngowet. Le fameux propriétaire desdits hôtels étant déjà en détention à la prison centrale Libreville, il donnera à la justice le nom de la banque qui lui a accordé un crédit d’un montant aussi astronomique. De plus, il expliquera tous les contours d’un tel achat, tout en citant toutes les personnes qui constituaient la chaîne d’une cette vente du siècle.
Depuis le 30 août 2023, les populations gabonaises assistent, ahuries, à une chaîne de révélations de scandales financiers et fonciers hautement médiatisés. Entre les milliards de FCFA découverts dans les domiciles privés d’anciens collaborateurs et proches de l’ex président Ali Bongo et des saisies de plusieurs centaines de voitures neuves, il est désormais clair que depuis plusieurs années, la pègre s’était solidement établie à la tête du pays. Où des personnes sans légalité ont allègrement pillé l’état, au nez et à la barde de toutes les institutions de contrôles et de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Comme si toutes ces personnalités qui dirigeaient ces institutions étaient dans l’hypnose du vaudou et autres croyances vendues par ces charlatans venus d’ailleurs pour se faire fortune au Gabon, ils ont laissé faire. Ils ont livré tout un pays aux pilleurs.
Comme des complices, ils sont restés sans mot dire face à l’émergence de nouveaux ‘’riches’’ au Gabon. Et qu’adviendrait-il du Gabon, si les résultats proclamés par le centre gabonais des élections, le 30 août 2023, et qui donnaient vainqueur Ali Bongo, étaient validés. Que devait devenir le Gabon, si les forces de défense et de sécurité ne s’étaient pas interposées pour mettre fin à cette pègre qui s’est appropriée le Gabon?
Maintenant que les enquêtes sur certains biens de l’Etat sont ouvertes, ces dernières devraient aussi se diriger vers les immeubles sortis de terre dans le Grand Libreville, depuis un peu plus de 10 ans. Qui en sont les propriétaires ? Et où ont-ils eu des moyens aussi colossaux pour bâtir autant d’immeubles au point que l’Etat devienne locataire chez ces ‘’privés’’ devenus apparemment plus riches que l’Etat qui est censé les payer ?
Jean-Yves Ntoutoume