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Transition| La militarisation des finances publiques

C’est le constat fait au lendemain du Conseil des ministres du jeudi 28 septembre dernier. Un conclave présidé par le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a décidé de prendre pas moins de 5 projets de décrets et d’ordonnances pour permettre d’insérer les forces de Défense et deSsécurité ainsi que les officiers supérieurs à la tête des directions d’administrations publiques financières jusque-là réservées aux seuls civils.

Certainement, pour une meilleure traçabilité des fonds récoltés et gérés par les services des Finances et du Budget du pays, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) qui a pris le pouvoir le 30 août 2023, a décidé d’insérer les forces de défense et de sécurité dans la haute administration.

 Cette décision a été prise au cours du conseil des ministres tenu le 28 septembre dernier, où pas moins de 5 décrets ont été modifiés pour favoriser la nomination des militaires aux différents postes de finances publiques.

Il s’agit notamment du projet d’ordonnance portant création du Contrôle général d’Etat (CGE), une nouvelle autorité administrative indépendant qui sera désormais en charge des « missions de contrôle, d’audit, d’évaluation et de Conseil des services de l’Etat et des Collectivités Locales ». Une ordonnance qui, de facto, met fin aux 3 années d’existence de l’Autorité nationale de vérification et d’audit (ANAVEA), jugée inefficace.

Outre ce réaménagement, le même conseil des ministres a décidé de reformer 4 projets de décrets touchant plusieurs ministères des Comptes publics, de l’Economie et des Participations. Il s’agit de la Direction générale du Budget et des Finances publiques, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor. Mais aussi, la Direction générale des Douanes et Droits indirects et la Direction générale des Impôts.

En clair, les militaires vont pouvoir occuper les postes de responsabilités dans les différentes directions générales des administrations où passent la plupart des recettes du Gabon. Une militarisation de l’administration financière qui devrait s’inscrire aux antipodes des pratiques blâmables qui ont longtemps régné dans notre pays. Et qui ont permis à certaines personnalités de s’enrichir illicitement.

LMA

 

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