En grève depuis plus de trois mois déjà, les agents du ministère des Affaires étrangères réunis au sein du Syndicat des agents du ministère des Affaires étrangères ont, au cours d’une assemblée générale, décidé de durcir le ton. Ils dénoncent le silence de la tutelle face à leurs revendications.
Ils réclament de meilleures conditions de travail, dont des moyens de transport du personnel et le paiement de la Prime de servitude diplomatique, les agents du ministère des Affaires étrangères ont décidé de durcir le ton. Ils l’ont indiqué au cours d’une assemblée générale tenue dans l’enceinte de ce département ministériel, ce 12 avril.
« J’ai la nausée de vous exposer que du 07 mars 2022 jusqu’à ce jour, cela fait treize (13) mois, jour pour jour, que les agents des Affaires Étrangères poursuivent leur mouvement d’humeur sans que cela n’émeuve les plus hautes autorités de notre pays. Cette grève, comme vous le savez, est consécutive aux conditions de vie et de travail déplorables dans lesquelles pataugent les diplomates gabonais, tant à la centrale qu’à l’extérieur du pays », s’est indigné Assou Ello, président du SAAE.
Outre les problèmes de conditions de travail, la situation précaire dans laquelle se trouve la diplomatie gabonaise depuis un peu plus d’une décennie inquiète les agents.
« Depuis l’avènement des émergents au pouvoir, notre diplomatie a perdu ses lettres de noblesse, malgré l’enfumage entretenu par une certaine presse qui présente le Gabon à l’international tel un pays attrayant, le plaçant souvent à tort, comme leader en matière de la protection de la femme et de l’environnement, de la veuve et de l’orphelin, il n’est plus à démontrer qu’au ministère des Affaires Etrangères, l’environnement est pollué par le champ lexical de la mort ».
Parmi les décès, outre celui du ministre Michael Moussa Adamo, on dénombre huit morts chaque année, selon les agents. « Une situation que l’on aurait pu éviter si les plus hautes autorités gardaient à l’esprit que le ministère des Affaires Étrangères est le bras séculier de la présidence de la République et la vitrine d’une nation », a poursuivi le président du SAAE.
Depuis le décès de Moussa Adamo, ce département se trouve sans chef de département. Le ministère est dirigé par deux ministres délégués, Herman Immongault et Yolande Nyonda. Selon certaines indiscrétions, les deux membres du gouvernement seraient eux aussi à couteaux tirés, pour la gestion du ministère.