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Gabon/Concertation politique| La démocratie galvaudée

Avec un retour des scrutins à un tour, la souveraineté du peuple se trouve, du coup, retirée. Ainsi en ont décidé les participants de dernière concertation politique.

Parmi les propositions sorties de cette réunion politique qui a vu la participation d’une partie de l’opposition et du parti au pouvoir et ses affidés, le retour des scrutins à un tour est la plus emblématique. Il y a six ans, le dialogue d’Angondje tenu en 2017, avait ramené les élections à deux tours. En 2018, les élections jumelées (législatives et locales) de cette année se sont déroulées dans ce contexte.

Mais contre toute attente, les délégués de la dernière concertation ont hypothéqué cet acquis démocratique. Ainsi donc, désormais, le président de la République, les parlementaires tout comme les élus locaux, seront tous élus à un tour. Illustration : si à la présidentielle, il y a 20 candidats, c’est le premier qui sera élu président, quel que soit le score. C’est que même avec 18%, un candidat peut être élu président contre les 82%. Tant pis pour la légitimité.

Or, dans tout régime démocratique comme le vante le Gabon et consacré par la constitution du pays, le pouvoir appartient au peuple. Autrement dit, la démocratie est la dictature du plus grand nombre. C’est-à-dire qu’on a la légitimé à partir d’un peu plus de 50%. C’est donc cette légitimité que les participants à la dernière concertation viennent de compromettre. Contre quoi ? Là gît le lièvre.

Depuis le retour du pluralisme politique au Gabon en 1990, les concertations se multiplient et se ressemblent, au point que les acquis démocratiques sont systématiquement remis en cause. Un grand bon en arrière, au grand dam des populations qui seules doivent choisir leurs dirigeants dans tout système démocratique.

Junior Akoma 

 

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