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Editorial|La divination, un grand mal pour la démocratie

Dans une République normalement constituée, le gouvernant ne se confond pas à l’État. C’est pourquoi, dans les démocraties normales, la durée d’un mandat est bien limitée, ainsi que le nombre de mandats successifs à postuler. Dans ces républiques, aucun président sortant ne peut justifier son éternité au pouvoir, au motif que son programme n’a pas été entièrement appliqué. Là-bas, la continuité de l’État n’est pas un vain mot. 

A contrario, sous les tropiques, le chaos s’installe parce qu’un individu, soit-il président de la république, décide de s’installer au pouvoir ad vitam aeternam, en usant de tous les subterfuges. Bien aidé dans ces manœuvres cyniques par quelques « intellectuels ». C’est cette déification de l’homme qui fait que le président décide de tout. Sans tenir compte de l’avis du plus grand nombre.

Cette divination du président s’est encore manifestée lors de la dissolution de l’agence nationale des grands travaux (Angt).

Pendant de longues années, l’Angt qu’on présentait comme une panacée pour que le Gabon de se voir doter des infrastructures modernes, a disparu sans rendre les comptes aux représentants du peuple. Que de budgets colossaux alloués à cette agence !

Cette façon de tout décider, alors même que les institutions de contrôle de l’action publique existent, est la preuve qu’un chef de l’État contrôle tous les pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Au grand dam de la séparation des pouvoirs pourtant consacrée par la constitution gabonaise.

L’hyper presidentialisme ne serait-il pas la principale cause du climat politique délétère systématique que connaît le pays ?

Pour sûr, si cette question n’est pas abordée dans les différents dialogues et autres concertations politiques, on ne sortira jamais de l’auberge.

Jean Yves Ntoutoume 

 

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