Invité à jouer les premiers rôles en vue de l’unité de l’opposition par Alexandre Barro Chambrier, Jean Ping a plutôt rejeté l’appel du leader du Rassemblement de la patrie et la modernité. L’ancien candidat unique de l’opposition lors de la présidentielle de 2016, ne parle pas d’une élection présidentielle en 2023, mais plutôt de son intronisation comme président de la République.
L’unité de l’opposition pour faire barrage au pouvoir dans le cadre de la prochaine présidentielle, se fera sans Jean Ping. Pourtant invité à jouer les premiers rôles, Jean Ping a plutôt décliné l’offre de ses pairs de l’opposition.
Il faut dire qu’à bientôt sept ans après la dernière élection présidentielle, dont Ali Bongo avait été proclamé vainqueur, l’ancien candidat unique de l’opposition parle encore de son arrivée au pouvoir, plutôt que des préparations de la future élection qui aura lieu dans moins de 10 mois. Jurant sur le vote que lui a accordé le peuple gabonais, pour le leader de la Coalition pour la nouvelle République, il n’y aura pas de 2023, du moins s’il n’est pas installé à la tête du pays.
« Il n’y a pas d’élection digne de ce nom, aux yeux du peuple gabonais. L’élection se définit au Gabon, depuis si longtemps, comme une succession de coups d’État. À la place de l’élection, il n’y a rien d’autre en perspective, chaque fois qu’un nouveau coup d’État ».
Pour autant, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine est bien d’accord qu’il faut discuter des préalables, pour rendre le processus électoral crédible, apaisé et sans violence. « La recherche de la perfection du processus d’organisation des élections est louable, particulièrement au sein d’une démocratie et d’une république dignes de ce nom. À condition de ne pas oublier la leçon tant de fois apprise au terme des élections successives. Il est, en effet, fondamental de comprendre que le problème réside dans le déni systématique de la vérité des urnes et la conservation du pouvoir par la force, quels que soient les résultats des urnes ».
Autant dire que la rencontre annoncée par Ali Bongo entre la majorité et l’opposition, Jean Ping et ses affidés n’y prendront pas part.