Lee White, l’actuel ministre des Eaux et Forêts est devenu, en l’espace de quelques années, l’homme providentiel du gouvernement. Il serait l’auteur de nombreux faits d’armes. Aujourd’hui et pour la première fois, le Gabon vend ses stocks de crédits Carbonne, une plus-value financière qui devrait servir au bien-être des villageois.
L’annonce a été faite par le ministre des Eaux et Forêts, le Pr Lee White, le samedi 31 décembre 2022. Ce dernier a déclaré que le Gabon s’apprêtait à mettre sur le marché 90 millions de tonnes de crédits carbone. Le prix d’un crédit carbone étant de 14 dollars, le Gabon devrait donc recevoir une cagnotte de 1,26 milliard de dollars pour les 90 millions de crédits carbone en cours d’émission sur le marché, soit 773,39 milliards FCFA. Mais, prévient-il, « ce n’est pas sûr qu’il y ait assez d’acheteurs ». Il mise néanmoins sur ces sociétés qui émettent du CO2 et qui n’arrivent pas à réduire rapidement leurs émissions, mais qui ont la possibilité d’acheter des crédits carbones pour compenser ces émissions.
Le pays séquestre annuellement l’équivalent de 140 millions de tonnes de carbone, alors qu’il n’en émet que 35 000. Ainsi, fort d’une différence de plus de 139,9 millions de tonnes de carbone chaque année, le Gabon peut vendre son crédit carbone aux entreprises qui en ont besoin. Le pays a été certifié au crédit carbone de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Ccnucc) sur la période 2010-2018.
Le Gabon a déjà vu ses efforts récompensés en juin 2021 par la Norvège. Ce pays européen a décidé de lui octroyer un financement de 17 millions de dollars soit environ 9,3 milliards FCFA pour son engagement en faveur de la protection de ses forêts. Cette enveloppe est la contrepartie du carbone supplémentaire séquestré entre 2016 et 2017, grâce aux mesures mises en œuvre au Gabon dans le but de lutter contre la déforestation. Le milliardaire américain Bezos a également fait une dotation dans ce sens au gouvernement gabonais.
Une question taraude tout même les esprits de nombreux observateurs qui se demandent comment est reparti tout cet argent, lorsqu’on sait que cet argent est tiré de la préservation de la forêt. Cette forêt qui nourrissait des villageois qui avaient la possibilité de l’exploiter par des coupes familiales ? Aujourd’hui abolies, il serait judicieux qu’une fine partie de cette manne leur soit reversée pour leur survie.
LMA
