Prenant exemple des précédents dialogues que le Gabon a connus et qui n’ont abouti à rien, le mouvement des Non Alignés, s’est dit sceptique lors d’un point de presse à Libreville, le vendredi 27 janvier dernier, sur l’issue du dialogue annoncé par Ali Bongo, le 31 décembre dernier.
Alors que plusieurs partis politiques et autres regroupement politiques se disent plutôt favorables à prendre part au dialogue d’Ali Bongo, le Mouvement des Non Alignés, qui ne dit pas non, est tout de même préoccupé par la tenue de cette énième messe. Surtout que selon ce mouvement, les précédents dialogues que le Gabon a organisés n’ont pas abouti à la mise en place « des garanties pouvant aboutir à la limitation des mandats ou à la réduction de sa durée afin de permettre un changement politique au sommet de l’Etat ». Tout comme les précédents dialogues « n’ont pas su jusqu’ici hisser le Gabon au rang des Nations africaines dites démocratiques », a regretté André Gide Ondo Ndong, le coordonnateur dudit mouvement.
Faut-il OUI ou NON organiser ce dialogue ? Et dans quel intérêt ?
Pour les non alignés, le fait que les acteurs actuels de la vie politique nationale, sont les mêmes qui ont pris part aux différentes rencontres, notamment la conférence nationale, les Accords de paris, les Accords d’Arambo et le tout dernier dialogue de 2016, est la preuve que rien de concret ne sortira de ces assises. Bien que, reconnaissent-ils, « tous ces tours de table ont permis la mise en place d’un certain nombre d’Institutions démocratiques tels que le Conseil National de la Communication (CNC) devenu la Haute Autorité de la Communication (HAC), la Commission Nationale Electorale (CNE), par la suite qui deviendra la Commission Electorale Nationale Autonome et Permanente (CENAP), puis aujourd’hui Centre Gabonais des Elections (CGE), ainsi que la Cour Constitutionnelle pour ne citer que celles-là ». Malgré le fait que « la plupart de ces Institutions dont le caractère impartial avait été défini à leur création, reste toujours sujet à polémique à chaque élection ».
C’est pourquoi, le mouvement de Non Alignés reste « sceptique quant à l’issue de cet énième appel au dialogue qui crée des remous au sein de l’opposition et de la jeunesse, comme solution alternative à l’amélioration des conditions électorales et du toilettage de son fichier, mais revêt par contre d’un caractère mercantile ou presque, tous se bousculent pour parfaire des propositions allant dans le sens de leurs intérêts personnels. (…) Cette assise de plus est un moyen pour les hommes politiques d’exposer leurs véritables aspirations personnelles au lieu de penser au peuple gabonais ».
S’il ne dit pas non au dialogue prochain, le mouvement des Non Alignés souhaite que le prochaine concertation change de paradigmes pour l’intérêt général.
Pour le rappel, le Mouvement des Non Alignés, se « veut être une des voix qui traduit les aspirations des sans voix auprès des instances décisionnelles de la République et compte soumettre des propositions qui devront, non seulement apaiser le climat électoral mais aussi, apporter des propositions allant dans le sens d’aider à améliorer les conditions d’existences des citoyens »
