Auteur d’un arrêté sanctionnant l’incivisme des populations ne respectant pas les heures de dépôt d’ordures dans les bacs, la maire de Libreville se retrouve dos au mur. N’ayant pas de moyens pour faire appliquer cet arrêté, Libreville se trouve actuellement inonder des tas d’immondices.
Au moment où le Gouvernement de la République peaufine le concours de l’arrondissement le plus propre, Libreville se trouve actuellement envahi par des tas d’ordures. Pourtant, il y a plus d’un mois, pour éradiquer ce phénomène et sanctionner l’incivisme des habitants, la maire de Libreville avait pris un arrêté n° 0461/PE/CL/SG/DCAJC, réglementant la gestion et le dépôt des déchets ménagers et définissant les peines applicables aux auteurs d’infractions y relatives dans la commune de Libreville.
Le document souligne que les ménages doivent « impérativement » conditionner leurs déchets dans les sacs-poubelle. Les déchets sont obligatoirement déposés dans les bacs ou bennes à ordures, dans les Points d’apport volontaire (PAV) ou tout autre lieu indiqué par les pouvoirs publics, aux heures fixées. Les déchets ménagers sont déposés aux PAV tous les jours de 18 heures à 21 heures.
Ceux qui ne respecteront pas ces dispositions seront taxés conformément à cet arrêté. Les amendes vont de 500fcfa à 50.000fcfa. Il s’agit d’une « sanction-réparation, notamment le nettoyage des abords du PAV, du bac ou benne à ordure ou de tout autre travail manuel proportionnel au degré de l’infraction commise ». Ce n’est pas tout.
L’arrêté prévoit aussi de sanctionner le parent qui envoie un enfant de moins de 13 ans jeter les ordures. Ceux qui déposent et abandonnent les déchets sur la voie publique, les lieux publics et autres bassins versants, les plages, ne sont pas épargnés.
Seulement voilà, depuis plus d’un mois que cet arrêté a été rendu public, les usagers n’ont toujours pas d’autres choix que de jeter les ordures comme et quand ils veulent. Une situation occasionnée par une absence de politique de ramassage des ordures et une société de ramassage digne de ce nom. Au-delà des PME, qui se limitent à nettoyer les coins et recoins de Libreville, la mairie de Libreville peine à trouver une entreprise de ramassage des ordures. Conséquences, les bacs à ordures sont débordés, au point que les ordures se retrouvent régulièrement à même le sol.
Clean Africa disparue de la circulation
Seule entité habiletée pour le ramassage des ordures, Clean Africa répond aux abonnés absents. Selon des indiscrétions, l’entreprise repris à 100% par l’Etat gabonais, avec un conseil d’administration composé des maires du Grand Libreville, tire le diable par la queue. Sans financement, Clean Africa, ne peut répondre à ses charges, toute chose qui serait à l’origine des tas d’immondices à Libreville.
Quid de l’arrondissement le plus propre ?
Initié par Ali Bongo, le chef de l’Etat, le concours de l’arrondissement la plus propre prend forme. Les critères ont été présentés aux édiles la semaine dernière. Mais une fois l’arrondissement le plus propre sera primé, qu’est ce qui sera fait après ? Ce concours est-il la solution finale pour éradiquer le phénomène d’insalubrité dans le Grand Libreville ? Se demande-t-on dans l’opinion.
L’effectivité de la décentralisation au Gabon ne serait-elle pas un début de solution face à cette problématique de ramassage des ordures? That’s the question.