L’éboulement de terrain survenu dans la nuit du 20 au 21 octobre dernier au PK8, à Libreville et ayant occasionné la mort de sept personnes n’a pas laissé insensible le parti Réappropriation du Gabon de son indépendance pour sa reconstruction (Réagir). Sur cette énième catastrophe naturelle, la formation politique de l’opposition émet des doutes sur la capacité du gouvernement à mettre fin à ce fléau. Ici, l’intégralité de son communiqué.
Dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 octobre 2022, un drame provoqué par un éboulement de terrain s’est produit au quartier PK8 à Libreville provoquant la mort de 7 personnes dont 4 enfants et 3 femmes parmi lesquelles, la mère et la grand-mère.
Comme chaque année au Gabon, la grande saison de pluies plonge sans cesse de nombreuses familles dans la désolation. En 2013, dans le même quartier du PK8, un éboulement avait déjà provoqué la mort de 4 personnes sans oublier les 5 autres dans un glissement de terrain au PK7 et 3 au quartier Kinguéle, dans le troisième arrondissement de la Commune de Libreville.
Outre ces pertes en vies humaines, de nombreuses familles ont enregistré d’importants dégâts matériels sans aucun secours, ni soutien des pouvoirs publics.
A toutes ces familles durement éprouvées et spécialement, celle qui vient de payer le plus lourd tribut, REAGIR exprime toute sa compassion et présente ses condoléances les plus marquées en ces moments de grande peine.
Quarante-huit heures après le récent drame du PK8 qui a plongé toute la communauté nationale dans une profonde consternation, M. Ali Bongo accompagné de son épouse et quelques membres du Gouvernement se sont rendus de manière ostentatoire au chevet de la famille éprouvée. Au terme de cette visite, il a promis un accompagnement de la famille des victimes ainsi que leur relogement dans les meilleurs délais.
REAGIR condamne fermement cet activisme électoraliste : depuis tant d’années que les familles gabonaises subissent les conséquences des intempéries et pleurent leurs morts, M. Ali Bongo, son épouse et ses ministres ont-ils exprimé la moindre compassion pour ces derniers ? Il a fallu attendre 7 morts pour offrir un logement. Combien de morts faudrait-il encore enregistrer pour que les nombreuses familles gabonaises toujours sous le coup de la menace des inondations, éboulements et autres catastrophes puissent bénéficier d’un logement décent pourtant promis depuis 2009 dans le cadre d’un programme jamais entamé de 5000 logements par an ?
Au-delà de cet évènement tragique, REAGIR interroge sur la capacité de nos autorités à faire face à des catastrophes majeures, à l’instar des inondations vécues par plusieurs pays africains. Les conséquences du réchauffement climatique rendent probables la survenance de telles catastrophes, dans le Grand Libreville et à l’intérieur du pays. Le Corps des Sapeurs Pompiers, rattaché aux Forces Armées Gabonaises, en première ligne dans ces situations étale chaque jour ses limites par son manque criard d’équipement et ne figure pas parmi les priorités de M. Ali Bongo.
Face à la gravité de cet évènement ainsi qu’à la probabilité de sa répétition à plusieurs autres endroits de la Capitale et sa banlieue, le Gouvernement aurait dû immédiatement mettre en place une cellule de crise afin de prévenir et d’anticiper. Bien au contraire, en se limitant à de simples « instructions en vue d’empêcher de nouveaux drames », l’Exécutif étale son incompétence, sa cupidité et son mépris à l’endroit des familles gabonaises.
Enfin, REAGIR prend à témoin l’ensemble de la communauté nationale sur la responsabilité du gouvernement gabonais du fait de l’absence de politique d’urbanisation, d’habitat et de logement.
Pour cela, REAGIR se mettra à la disposition des familles victimes actuelles et potentielles en vue de mener des actions judiciaires contre l’Etat Gabonais pour mise en danger de la vie d’autrui.
Fait à Libreville, le 26 octobre 2022
Pour REAGIR,
Le Secrétaire Exécutif
Jean Valentin LEYAMA