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Phénomène de « clandos » |Les usagers véritablement exposés à des risques

Depuis plusieurs années déjà, le phénomène de « clandos » prend de plus en plus de l’ampleur dans les grandes villes du Gabon. Une activité qui semble toujours restée hors la loi, exposant, quelques fois, la vie et la santé des populations, qui en sont abonnées, sous le regard complice des autorités compétentes.

Le  »clando » dérivé du mot clandestin, se caractérise par l’utilisation d’un véhicule personnel à des fins commerciales dont, le conducteur est, soit propriétaire, soit salarié. Le véhicule ne disposant généralement pas de la documentation nécessaire et obligatoire pour exercer cette activité de transport, notamment la carte grise, la visite technique, l’assurance, l’autorisation de la mairie etc. Le clando exerce généralement son activité de transport des usagers dans une zone délimitée, au-delà de laquelle, le conducteur s’expose aux sanctions qui sont, entre autres, l’immobilisation du véhicule.

Au regard de son mode opératoire actuel, il est claire que cette activité demeure abandonnée par les autorités compétentes, au point que cette activité semble devenue  « la cour du roi pétaud » où la vie et la santé des populations importent peu.

Entre des véhicules qui roulent sans portières, sièges parfois déchirés ou encore mouillés; des voitures sans freins, et même avec des conducteurs sans permis de conduire, l’affaire semble devenue beaucoup plus inquiétante et risquée. C’est une situation qui donne véritablement froid dans le dos à certains usagers, mais qui sont parfois dans l’obligation de les emprunter pour rallier leurs lieux de travail et domiciles.

Il suffit de faire le trajet qui relie Nzeng-Ayong Dragages pour se rendre à droite à Eback-Cater pour s’en convaincre. Ces « clandos » ressemblent plus à des voitures qui rallient Libreville à Medouneu. Ce sont des vieilles 4×4 d’une autre époque qui y circulent, tant la route est en piteux état. «  L’affaire de clandos défectueux là est compliquée. En prenant un clando une fois pour aller à Nzeng Ayong à droite, au moment de descendre, la carrosserie de la vieille voiture m’a déchiré la jambe gauche, j’ai pris neuf points de sutures à mes propres frais », nous confiait Nadège, une habitante du quartier Nzeng-Ayong.

Aussi, au-delà de la peur de se blesser dans ces cercueils roulants, certains évoquent le risque de tomber pendant que le véhicule roule. « J’ai un mauvais souvenir de ces engins. Un jour j’ai emprunté un clando qui avait la caisse percée. Pendant qu’il roulait, on voyait le sol par la caisse du bas, et cela donne le vertige. Car il y’avait un gros trou par le bas. Mais nous sommes obligés de les emprunter, car on habite dans des quartiers où l’accès en voiture est très difficile, et que les taxis de ville n’y arrivent », a expliqué Serge Ndombi.

Cependant, de l’autre côté, les conducteurs de ces véhicules, pour justifier le mauvais état de leurs moyens roulants, évoquent le mauvais état de la route des lignes qu’ils fréquentent: « Ce n’est pas notre faute. Tu arrives dans ce secteur avec un véhicule quasiment en forme, mais le délabrement de la route finit par la détruire. Que pouvons-nous faire face à ça ? Vous savez vous savez qu’on achète plus les voitures d’occasion au Gabon et, un véhicule d’occasion d’ailleurs, il faut avoir au moins 3 millions sinon plus. On gagne ça où ? » a déclaré Philippe Nze, conducteur de « clando ».

Dans tous les cas, le gouvernement qui est garant du bien-être et de la sécurité de sa population, devrait très vite trouver des solutions adaptées afin que ce phénomène soit correctement régulé.

LMA

 

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