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(Editorial) Scorpion| Un vrai camouflet pour le pouvoir !

Pour les observateurs les plus avertis de la vie politique nationale et autres analystes, le récent procès des ex-dirigeants de la Gabon Oil Company (COG), fera forcément tâche d’huile. A quelques mois des élections générales au Gabon dont la présidentielle, le pouvoir aura vraiment du fil à retordre pour justifier toutes les accusations portées contre la caste au pouvoir sur de grosses sommes d’argent qu’auraient perçu indûment quelques personnalités de l’entourage présidentiel (famille et collaborateurs compris). 

 Pour une fois de plus, et de manière ouverte, les Gabonais qui ont assisté et suivi de près le procès de l’ex-Administrateur directeur général de la COG et son adjoint ont certainement une idée claire du rôle que jouent ceux qui sont nommés à la tête des entreprises publiques et parapubliques, principalement les entreprises « juteuses », à savoir que ces derniers servent de boîte aux lettres à ceux qui les nomment  à ces postes et aux gens du pouvoir. Généralement à leurs risques et périls, puisqu’ils répondent seuls devant la justice même s’ils citent leurs complices protégés.

On a connu le procès de l’ex-dirigeant de la Société équatoriale des mines, Ondias Souna, pour comprendre que l’argent issu des recettes des grandes entreprises publiques n’est forcément pas viré directement au Trésor public, comme cela se devrait dans un pays normalement constitué. Il est d’abord partagé, en grande partie, entre les personnes qui sont dans de bonnes grâces du pouvoir, avant d’envoyer les miettes dans les comptes publics.

Cela a encore été confirmé avec le  récent procès des ex-dirigeants de la GOC, où des sommes faramineuses ont été distribuées aux individus et autres associations privées. Et non des moindres. On aura aussi compris que les différentes opérations de lutte contre l’enrichissement illicite, malversations des deniers publics et autres, ne sont que des procès en trompe-l’œil pour montrer à la face du monde que la République est contre les crimes financiers. Les mêmes crimes qui permettent à la caste au pouvoir et affidés de s’enrichir sauvagement, au vu et au su des institutions factices mis en place pour, soi-disant, lutter contre la corruption et l’enrichissement illicite. Alors même que les mêmes crimes sont en terrain fertile au Gabon.

Avec toutes ces révélations, les populations ont compris les causes des inégalités profondes entre les citoyens gabonais, les causes du sous-développement dans lequel est condamné le Gabon et les raisons de la pauvreté qui étrangle, chaque jour, les populations gabonaises.

A un an de la présidentielle, dans un pays réellement démocratique, aucune campagne électorale, quels que soient les moyens déployés, ne peut absoudre tout ce mal qu’on a fait subir à un peuple. Mais on est au Gabon où les élections sont pipées  d’avance.

 

 

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