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Tribune| La redistribution des cartes des céréales se joue certainement dans ce conflit Russo-Ukrainien pour l’Afrique

Dans cet enjeu sous forme de théorie de jeux, quel devrait être l’intérêt de l’Afrique et comment devrait-elle se positionner pour tirer son épingle du jeu ?

CONSTAT

Au Gabon, la flambée des prix des produits de première nécessité… en cause, la crise provoquée par l’invasion Russe de l’Ukraine qui a désormais des répercussions sur la production du pain. Faute de blé et de farine en quantité suffisante, les boulangers rationnent les détaillants. Malgré la volonté des autorités de juguler l’inflation, la baguette, aliment par excellence des ménages se fait de plus en plus rare à Libreville, créant ainsi un climat de désolation dans les foyers. Avec chaque année, d’après les statistiques officielles de 650 à 685 millions de tonnes de blé sont produites, 654 à 660 millions de tonnes sont consommées, dont 60 millions proviennent de la Russie et 25 millions de l’Ukraine : le blé est ‘’le fleuron du marché mondial des céréales’’. Aussi, ‘’des murs de lamentation’’ érigés par les gouvernements Africains pour attirer l’attention de la communauté internationale et surtout de la nécessité de combattre non seulement la faible croissance, conjuguée à une forte inflation (stagflation), mais également le risque d’une potentielle famine. Alors, quels sont les enjeux de ‘’cette théorie des jeux’’ pour comprendre ce qui se joue certainement à plus de 6000Km de vol de Libreville, de l’Atlantique à l’Oural où l’avenir du monde s’est décidé de se refaire, selon les intérêts de certains pays plus avisés ? La théorie des jeux se propose d’étudier des situations (appelées « jeux ») où des individus (les « joueurs ») prennent des décisions, chacun étant conscient que le résultat de son propre choix (ses « gains ») dépend de celui des autres.

Analysons la situation par pays ou entités (joueurs). Les joueurs et leurs intérêts

Russie

  • Établissement d’un gouvernement pro-Russe en Ukraine
  • Assurer le statut de neutralité de l’Ukraine dans l’Otan
  • Démilitariser et dénazifier l’Ukraine
  • Enclaver l’Ukraine via le contrôle des pôles stratégiques (ports ; mers…)
  • Spéculer sur ses matières premières afin d’augmenter la demande et les prix
  • Intérêts militaires et géostratégiques

L’Ukraine

  • Une guerre d’indépendance
  • Réaffirmation identitaire et économique

OTAN

  • Affirmation hégémonique aux portes de la Russie
  • Démocraties aux portes des anciennes Républiques soviétiques.
  • Intérêts économiques énormes
  • Intérêts militaires et géostratégiques

Pays du golfe et de la Brics

– Baisse de la production (hausse du prix du baril du pétrole (Arabie Saoudite)

– Baisse de la production du blé : cas de l’Inde (pénurie et hausse du prix du blé) – S’imposer sur les négociations commerciales

Afrique

– Absence de perspectives

– Pas de propositions (matières 1 ère fixées par les pays occidentaux)

– dépendance financière

Perspectives

Création d’un cartel des céréales en Afrique pour ne pas dépendre du marché du blé mondial (Russo-Ukrainien ou chinois ou indien) En économie, un cartel est une entente conclue de manière explicite ou tacite entre plusieurs entreprises indépendantes d’un même secteur d’activité, dans le but de limiter la concurrence, de contrôler le marché et de maximiser leurs profits. En effet, l’idée du cartel des céréales africains (Manioc ; Maïs ; Mil ; Sorgho ; Patate douce ; Banane…) peut permettre à l’Afrique d’atténuer les risques de crise alimentaire. Le projet d’un cartel de blé ou des céréales ne date pas d’hier dans les régions (Europe, Eurasie…). La mise en place d’un tel système permettrait d’amoindrir la concurrence entre les pays Africains, de mieux contrôler les prix sur son marché intérieur, en statuant un prix unique pour l’ensemble de la zone.

L’Afrique doit créer son modèle pour exister dans cet enjeu afin de peser dans les négociations commerciales

JIM NDONG, Consultant pour le compte du laboratoire citoyen gabonais

 

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