Pour certains construits il y a moins de 10 ans et pour d’autres réhabiliter, pour autant, les centres hospitaliers universitaires de Libreville, d’Owendo, Akanda, tout comme ceux de l’intérieur du pays, sont de véritables mouroirs. Tous présentent les mêmes difficultés, au grand dam de l’Etat gabonais qui a décidé de laisser mourir ses hôpitaux.
Ce n’est un secret pour personne, face aux difficultés rencontrées par les patients dans les hôpitaux publics, absents de matériel, accueil pénible, certains, les plus aisés, n’ont pas d’autres choix que de se diriger vers des structures privées, jugées de qualité, avec un accueil hospitalier. Pourtant, pour la plupart, ces structures sont tenues par les mêmes médecins exerçants dans le public.
Or, comme tout le monde le sait, les hôpitaux publics accueillent au moins plus de 80% de la population gabonaise, généralement appelé, GEF, les Gabonaises économiquement faibles. Mais ces hôpitaux, dont la plupart ont été construits il y a moins de 10 ans, pour certains, et d’autres réhabilités, sont un véritable mouroir. Infrastructures vétustes, détérioration de la qualité de prise en charge des patients, des plateaux techniques altérés pharmacies moins fournies, lieux d’aisances hors service. Ce n’est pas tout. Ces structures hospitalières, cas de Chu de Libreville, fait face à une absence d’eau potable. « De fait, en raison de la vétusté des équipements de production et de distribution d’eau, le Chul peine à fournir 300 000 litres d’eau par jour, nécessaires à la consommation et au fonctionnement de ses services. Mais, il faut garder à l’esprit que, tout autour de nous, d’autres structures et administrations sont hélas confrontées à la même difficulté. Comme il faut préciser que la production et la distribution de l’eau potable ne sont pas de la compétence du Chul dont la mission consiste notamment à assurer l’accès aux soins de qualité aux populations », avait indiqué Marie Thérèse Vané, lors d’un entretien à l’Union.
Grève des agents
Face à tous ces manquements, ajoutés à cela, le paiement des primes, le personnel médical est régulièrement en grève. Le Chu de Libreville par exemple, est paralysé depuis bientôt deux mois, du fait d’un mouvement de grève des agents, tout secteur confondu, qui réclament plusieurs mois de primes. Un financement versé par la Cnamgs, la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Mais face aux difficultés financières que connaît cet organisme, ces primes sont peu versées ou parfois pas. Selon des sources, la Cnamgs, fait elle-même, les pieds et les mains pour rentrer possessions de ses ressources auprès du trésor public. « Les ristournes de la Cnamgs constituent donc la principale source de revenus du CHUL qui, lorsqu’elles ne nous sont pas régulièrement versées, comme c’est actuellement le cas, biaisent le fonctionnement même a minima de l’hôpital. C’est aussi ces ristournes qui permettent le paiement des différentes primes, objet de mouvements sociaux que vous observez. », avait souligné Vané.
Face à une telle situation, l’Etat, par l’entremise du ministère de la Santé, donne l’impression de ne pas s’en préoccuper. « Quant aux crédits et dotations de l’État, propriétaire du CHUL, ils servent en priorité à la programmation des investissements lourds que les ressources propres ne peuvent assumer. Le fonctionnement régulier du CHUL dépend entièrement de la mise à disposition à un rythme soutenu, des dotations de l’État et des ristournes de la Cnamgs. C’est la simple réalité ».
Pendant ce temps, Guy Patrick Obiang Ndong, médecin de formation, botte toujours en touche.