Chargée désormais de la salubrité du ‘’Grand Libreville’’, l’armée gabonaise, sollicitée par le gouvernement, en lieu et place de Clean Africa, de la gestion des ordures ménages, semble déjà essoufflée.
C’est normal, pensent certains, « l’armée n’a pas vocation de gérer l’insalubrité, qui est une affaire, du gouvernement, via les collectivités locales ». De plus, « au cas actuel des choses, l’armée n’a pas le matériel adéquat et ses hommes n’ont pas été formés pour être des éboueurs (…) Tout le contraire de la Société Clean Africa, qui est spécialisée dans le domaine de la gestion des ordures ménages ». Seulement voilà, « l’Etat qui a repris les activités de cette entreprise, refuse de mettre les financements pour lui redonner une santé et donc faire face à cette situation d’insalubrité dans le grand Libreville », commente un spécialiste du domaine.
En effet, le gouvernement, au regard de la situation insalubre de Libreville et ses environs a pris la décision de solliciter l’armée pour combler ce déficit. Mais, moins de trois mois après, force est de constater que l’armée semble être à bout de souffle. Conséquence : des tas d’immondices ont repris leur droit sur les artères de Libreville. Et les hommes en treillis se font de plus en plus rares sur le terrain.
Pour une large opinion, l’équation est simple. « Remettre Clean Africa sur les rails, en lui donnant les moyens nécessaires ». Puisque cette entreprise qui a la maitrise de la gestion des ordures tire le diable par la queue. Elle est confrontée aux retards de salaires, à l’absence du carburant et au matériel devant permettre à l’entreprise d’assurer ses missions. Depuis son retour, Clean Africa a travaillé avec des moyens du bord « Nous avons été réguliers dans le ramassage des ordures et nous avons multiplié les bacs à ordures dans les quartiers. S’il manque de moyens, l’exploitation ne suit pas. Puisque les décaissements se font par priorité, et le ramassage des déchets n’en est pas une » regrette-t-il.
Beaucoup, notamment les spécialistes du domaine, pensent que remettre le dossier de l’insalubrité aux collectivités locales serait la solution. « L’exploitation des ordures ménagères à Libreville a toujours été à la charge de la municipalité, qui budgétisait toujours cette rubrique. Et il y avait moins de tracasseries. Mais depuis que l’Etat a pointé son nez, c’est devenu la poubelle », enfonce notre spécialiste.