A l’occasion d’une conférence de presse animée ce vendredi, le professeur Ondo Ossa, qui se réclame de la société civile non organisée, a indiqué que depuis 2021, rien ou presque n’a changé au Gabon. Sur tous les plans.
Sur le plan politique, le professeur Ondo Ossa, s’est offusqué du fait que la « concertation nationale que tous les acteurs politiques souhaitent de tous leurs vœux est renvoyée aux calendes grecques. Les décisions de suspension et de levée des mesures prises pour endiguer la pandémie COVID-19 n’ont été ni expliquées, ni justifiées. C’est manifestement le pilotage à vue qui caractérise le mode de gouvernance « , a expliqué le professeur d’économie.
Qui est revenu sur sa proposition faite en mai 2021, relative à l’urgence « de corriger les déviances de notre État et les dérivés du pouvoir actuel, notamment la suprématie d’une catégorie de gabonais et leur positionnement dans toutes les institutions de la république ». Une « injustice flagrante », selon lui.
Sur le plan économique, « la situation continue de se détériorer car, comme il fallait s’y attendre, la crise sanitaire du COVID-19 a eu des implications économiques profondes. Des habitudes de consommation, d’adaptation et de contournement de décisions prises par l’État, se sont profondément ancrées. Dans une telle configuration, le gouvernement aurait dû prendre des mesures correctives et incitatives. Malheureusement, il a opéré comme d’habitude : se complaire dans le suivisme puéril et moutonnier et prendre des décisions dans l’opacité, sans étude préalable, sans repère et sans même prendre l’avis d’experts sérieux en la matière », a regretté le conférencier.
Quid du budget de l’État ? Albert Ondo Issa, estime qu’aucun « effort d’assainissement budgétaire, en termes de meilleure maîtrise des dépenses de fonctionnement, en particulier la masse salariale, ne s’est profilé à l’horizon. Bien au contraire, les dépenses non budgétisées ont été effectuées en masse, alors que dans le même temps les retraités peinent à percevoir leurs pensions. » Pour lui, « en matière de dette, rien n’a été amorcé pour réduire les arriérés de dettes aussi bien intérieures qu’extérieures. » A ce sujet, « la charge financière de la dette atteint à peine 25% des recettes fiscales dans la loi de finances 2022 ». Dans ce contexte, la relance de l’économie gabonaise « est restée un slogan ».
Sur le plan social, Pr Ondo Ossa, relève que les structures hospitalières publiques deviennent des « mouroirs« . Et le système éducatif gabonais est « quasiment bloqué avec des grèves qui se succèdent du fait qu’aucun problème n’est réglé et que le pouvoir joue le pourrissement. »
Junior Akoma