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Péages des routes  du Gabon: plusieurs milliards prélevés par an

Les agents des forces de Défense et de Sécurité déployés sur les routes et artères des villes du Gabon prélèvent un lourd tribut auprès des usagers au cours des coutumiers contrôles de routine. Ces prélèvements  incontrôlés sont justifiés pour les pénalités liées à l’absence des documents afférents à la circulation des véhicules.

Sauf que depuis plusieurs années, avec ou sans documents, les automobilistes paient, rubis sur ongles, des rançons qui leur sont imposées par les agents des forces de l’ordre, pour ce qui est de l’espace urbain, et les gendarmes pour la circulation routière interurbaine. Tels des péages officiels, ces agents, selon un calcul réalisé par certains experts, prélèvent des sommes qui oscilleraient entre 10 et 15 milliards de  francs par an, à travers les postes de contrôle présents sur toute l’étendue du territoire national.

Une manne non négligeable qui, si elle était allouée à l’entretien routier, permettrait à l’Etat de réaliser la construction de nouvelles routes ou l’entretien de l’existant. Cela est-il encore possible, au regard de la propension de la maréchaussée à se servir des contrôles de routine pour arrondir les fins de mois? Par très évident. Des sources concordantes, les fonds colossaux ainsi prélevés, dans ces fameux péages, profiteraient aux agents qui y sont en poste, « mais aussi à leurs hiérarchies », dénonce un habitué de ces péages.

« La pratique est presque instituée et ne manque plus qu’à être reconnue par la constitution », ironise un autre passant.  Et ces agents collecteurs de fonds n’éprouvent plus aucune gêne pour exiger, au vu et au su du grand public, de l’argent aux taximen pour le cas de Libreville. Des sommes d’argent qui varient en fonction des brigades et de la couleur du treillis.

Par exemple, « les policiers, moins gourmands, prélèvent entre 1000 et 2000 francs à chaque taxi en matinée et dans l’après-midi, soit un total journalier perçu de 6000 francs par poste.  Des péages tenus par les gendarmes   sont les plus onéreux, c’est entre 2000 et 5000 francs qu’ils exigent par taxi matin et soir, non négociable », explique un habitué du tronçon PK5-PK12. Quand on fait le ratio du nombre de taxis dans Libreville, environ deux milles taxis, un petit calcul arithmétique met en évidence l’ampleur des sommes prélevées.

Ajouter au même type de  contrôles dans les capitales des 8 autres  provinces du pays  et sur la route nationale, on est face à une vraie saignée qui échappe aux caisses de l’Etat. Tels des investisseurs privés, propriétaires de la voie publique, policiers et gendarmes font payer la circulation routière, pourtant  aucun texte officiel ne leur reconnaît ce droit.  Des unités des forces de sécurité et de défense qui coûtent déjà chers à l’Etat qui prend en charge leur traitement salarial mensuellement.

Voici une question qui mérite l’interpellation des ministres de l’Intérieur et de la Défense, et dans une moins mesure du parlement. Même si cette problématique ne date pas d’aujourd’hui.

 

 

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