Le constat dressé par l’opinion, en cette rentrée académique 2021-2022, reste des plus alarmants et ne milite pas pour redorer l’image du secteur dans le pays. Il se dégage le sentiment que la tutelle ne met pas suffisamment en évidence la situation réelle et préoccupante qui prévaut dans ce secteur clé.
Les dysfonctionnements relevés ne sont pas de nature à permettre au ministre Patrick Mouguima-Daouda de pavoiser. Les plus hautes autorités de la République qui devraient accorder une attention particulière aux conditions de travail des enseignants et le règlement de la question du déficit criard des établissements et des enseignants, qui prévaut à l’Education nationale.
Durant cette année académique seuls quelques bâtiments devant abriter les établissements du secondaire ont pu sortir de terre, quand d’autres n’ont bénéficié que des réfections sommaires. « Ces quelques réalisations ne permettent pas d’atteindre les objectifs visés par le gouvernement », tance un observateur. « Depuis une décennie, le niveau des élèves gabonais est fortement en baisse. Faute d’enseignants dans bon nombre de matières essentielles, tels les mathématiques, le français et les sciences », continu notre interlocuteur.
Au moment où le patron de l’Education Nationale a maintenu la reprise des cours, malgré la grève des enseignants, la problématique de l’absence des enseignants demeure en l’état. Et pour cause, les intégrations à la fonction publique qui auraient pu favoriser le recrutement de nouveaux enseignants, sont gelées depuis 2014. Or, en 7 ans, il y a eu plusieurs départs à la retraite et de nombreux décès, entrainant un gap considérable de postes budgétaires qui se sont libérés. Mais le recrutement de plus d’enseignants n’a pas eu lieu. Au contraire.
Autrement dit, comment la Fonction publique et le gouvernement peuvent-ils se permettre de continuer à geler le recrutement des enseignants, alors que le pays souffre d’un déficit abyssal en la matière? Surtout que, contre toute vraisemblance, plusieurs nouveaux fonctionnaires gabonais auraient été engagés durant cette période. Preuve, s’il est besoin, que malgré la mesure officielle du gel des intégrations, il y en a eu frauduleusement.
Des sources dignes de foi, pour pourvoir le nouvel établissement secondaire construit à Omboué, en enseignants, la tutelle a opté de priver les lycées Léon Mba, Paul Indjendjet Gondjout et Jean Hilaire Aubame de quelques-uns de leurs enseignants, pour les y affecter, au lieu de procéder au recrutement de nombreux jeunes gabonais sortis de l’ENES et qui ne demandent qu’à servir leur patrie. Un exemple, parmi tant d’autres.