Présentant l’école de la République, tout au long de sa tournée dans l’arrière-pays, comme un haut lieu d’instruction, d’éducation et de formation de l’Homme, que la tutelle entend fermement ériger en sanctuaire, le Ministre en charge de l’Education et la Formation Civique a tenu à sonner la fin des comportements politiques dans les établissements scolaires.
Du moins, le Pr Patrick Mouguiama-Daouda n’a pas cessé d’exhorter les responsables d’établissements scolaires du 1 er et 2nd degré à veiller au grain, pour que leurs différentes structures, dont plusieurs ont été réhabilitées ou restent en partie en chantier, ne deviennent pas des lieux poreux, exposés à tous les risques » a-t-il indiqué d’emblée partout.
Et de poursuivre ensuite avec gravité :
« On découvre souvent, abasourdi dans les médias, que des acteurs politiques, voire des organisations diverses offrent gracieusement des dons de tous genres aux établissements scolaires, sans avoir reçu l’autorisation de la tutelle, elle-même non informée au préalable par les responsables administratifs locaux réticents à faire remonter l’information. Ce ne sera plus du tout toléré » a averti le Ministre.
Cette tournée provinciale, effectuée au pas de charge, du samedi 16 au mardi 19 octobre dans L’Ogooué-Maritime, la Nyanga, la Ngounié et le Moyen-Ogooué a davantage constitué une aubaine pour défendre le leadership de l’école de la République.
Avec son crédo d’une École Inclusive portée par le gouvernement, où l’Egalité des Chances est une réalité palpable qui stimule l’émulation parmi les élèves venant d’horizons et de conditions sociales divers.
Le contexte de rentrée scolaire présent à l’esprit, en plus des changements récents des responsables d’établissements, le ministre en charge de l’Education et la Formation Civique s’estimait fonder à indiquer le cap du Renouveau prôné dans le système éducatif avec la quête résolue de la qualité totale.
En prenant soin, évidemment, de pointer le comportement politique en vogue dans ces écoles primaires, collèges et lycées d’enseignement secondaire général, technique et professionnel visités parfois jusqu’à la nuit tombée.
Notamment à Gamba, Tchibanga, Ndéndé, Lébamba, Mouila, Fougamou et Lambaréné.
En effet, de nombreux « gros œuvres » offerts affichent des malfaçons grossières et dangereuses pour la sécurité physique des personnes.
Ces comportements politiques mercantiles de personnes en mal de popularité, qui tentent d’influencer l’opinion publique afin de garantir leurs intérêts personnels et de se rapprocher de leurs objectifs sont dorénavant à proscrire.
Dans cet élan, le ministre s’est montré déterminé à hâter la transformation profonde des mentalités par rapport à l’enjeu de la gouvernance. Non sans faire ce diagnostic courageux et pertinent :
« Il y a une crise de la hiérarchie dans notre secteur (…) Il faut changer de paradigme en matière de gestion des établissements ».
Ici et là, la communauté éducative nationale a marqué un réel intérêt à ce discours à la fois mobilisateur et fédérateur des énergies au profit de la restauration de l’école républicaine.
Directeurs, censeurs et proviseurs présents en grand nombre, l’ont bien reçu.
» Tenez vos établissements. Appropriez-vous les Décrets, lois et règlements en vigueur en matière de gestion des structures » a martelé le chef du département ministériel en charge de l’Education et la Formation Civique.
Puis de déclarer :
« Mettre en place les organes de gouvernance légaux prévus par le Décret O858 est un enjeu pour la localité, pour notre système éducatif, pour la nation« .
Patiemment, le Pr Mouguiama-Daouda les a énumérés en vue de les graver dans les consciences des dirigeants comme sur du marbre :
Conseil d’administration, organe de délibération et de contrôle par essence. Sa composition est plurielle, avec des représentants de nombreux départements ministériels, les collectivités locales, les coopératives, les opérateurs économiques locaux, les syndicats, les associations des parents d’élèves, les coopératives scolaires… A noter que le chef d’établissement y prend part avec voix consultative comme tout autre membre et ne saurait donc gérer tout seul les deniers publics ; Conseil d’Etablissement, présidé par l’Inspection générale des services (IGS), chargé de veiller à la mise en œuvre des réformes pédagogiques;
Conseil d’Enseignement, organe permettant aux enseignants d’une même discipline de présenter des propositions ;
Conseil d’Orientation, lequel se tient à la fin du 3è trimestre ;
Conseil de discipline, statuant sur le dossier disciplinaire de chaque élève ;
Comité d’hygiène et de sécurité, organe d’appui initiant des forces dans ce domaine.
A ce propos, le ministre a chargé séance tenante l’Inspecteur général des services, Nicole Nzaou-Rékaty, de produire le calendrier de lancement des activités desdits organes de gouvernance. De même, la production de manuels de procédures, a été présentée comme une urgence dans la lutte en interne contre les comportements politiques, comme peuvent en témoigner certains traitements plus ou moins subjectifs des ressources.
En outre, l’autre axe majeur de son discours retentissant concerne la promotion de la citoyenneté nationale et ouverte sur le monde.
» J‘ai l’obligation d’apporter une réponse aux très hautes instructions du président de la République nous invitant à redonner toute sa place à l’enseignement de l’Instruction civique » à l’école.
A ce sujet, on croit savoir, qu’une réflexion profonde est menée par l’Inspection générale des services et l’Institut pédagogique nationale en vue de repenser son contenu.
Par ailleurs, d’autres questions d’actualité sectorielle liées aux sempiternelles régularisations des situations administratives, voire aux réformes structurelles irréversibles ont été développés avec le souci du détail pour convaincre que si les réformes curriculaires et structurelles sont les priorités, la solidarité sociale représente le paysage général de l’action publique ministérielle.
A commencer par, le nouveau programme de construction et de gestion des internats visibles dans ces différentes localités.
A ce propos, le ministre a saisi cette opportunité pour effectuer ses » missions de contrôle » de proximité et accentuer la pression sur les opérateurs économiques locaux pour les contraindre de respecter les délais de livraison prochaine, en vue de leur réouverture à l’échelle du pays.
Et même, les cantines scolaires, avec leur corolaire de l’alimentation que la tutelle veut dorénavant » saine et de qualité » reconnue.
« Une étude récente de l’OMS a révélé que 20% de nos enfants souffrent de diabète. Si on ne fait rien, ce sera catastrophique ».
Autant qu’on sache, un modèle de cantine scolaire existe et s’étendra à l’échelle nationale. En plus d’une Charte dans ce domaine vital.
Par Christian de Saint-Bernard