Le Gabon, contrairement au reste de l’espace Cemac, a été très tôt conquis par le développement du mobile money. 50% de sa population de plus de 15 ans y possédaient déjà un compte depuis 2017.
Selon un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur le nouveau programme avec le Gabon, il apparaît que le pays a vu son volume des paiements par mobile money multiplié par six en 2020, du fait du Covid-19. Contrairement au reste de l’espace Cemac qui a affiché un certain retard. « Pour surmonter l’obstacle du manque d’agences bancaires physiques dans certaines localités, les autorités ont permis le développement du mobile money. Suite à la pandémie de Covid-19, le volume des paiements par mobile money a été multiplié par six en un an, passant de 55 milliards FCFA en 2019 à 353 milliards FCFA [624,2 millions $, Ndlr] en 2020 », apprend-on du rapport. En effet, en raison de la pandémie, plusieurs services (paiements de factures, salaires et autres prestations) se font de plus en plus via mobile money.
Ce volume des paiements mobiles pourrait encore croître en 2021, car les autorités gabonaises veulent digitaliser les moyens de paiement dans les commerces. A cet effet, un groupe de travail chargé de concevoir « un plan de déploiement des moyens de paiements (E-money, E-banking…) au sein des commerces et des entreprises » a été mis en place en avril dernier par le ministre du Commerce, Hugues Mbadinga Madiya et ses collègues, Nicole Jeanine Roboty de l’Economie et Gisèle Akoghe, de l’Economie numérique.
Le gouvernement veut ainsi saisir l’opportunité de la crise sanitaire actuelle liée au Covid-19 pour accélérer la transition vers le paiement électronique. Cependant, le défi sera de faire adopter ces modes de paiement aux entreprises et aux commerces habitués généralement à la manipulation de l’argent liquide.