Bâtiments délabrés, personnel insuffisant, capacité d’accueil médiocre. Selon Thierry Bayiko Mokoko, sur les 100 lits que dispose la structure sanitaire, seuls, 80% sont fonctionnels. Et comme si cela ne suffisait pas, son budget est estimé à un peu plus de 200 millions. Insuffisant, s’est exprimé le patron de l’Hôpital Psychiatrique de Melen, dans une interview accordée à notre confrère Gabonreview.
Seule structure sanitaire accueillant des malades mentaux au Gabon, l’Hôpital Psychiatrique de Melen dans la banlieue de Libreville fait face à de nombreuses difficultés qui empiètent ses missions. Pourtant, elle fut l’une, sinon, la première structure
visitée par l’actuel ministre de la Santé Guy Patrick Obiang Ndong. Lequel avait promis améliorer les conditions d’accueil et de travail de cette structure.
Plus d’un an après, si Thierry Bayito Mokoko garde bon espoir sur les promesses du membre du gouvernement, force est de constater que rien n’a évolué. « C’est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille du ministre de la Santé. Lors de sa prise de fonctions, sa première visite officielle était l’hôpital psychiatrique de Melen », s’est-il exprimé lors d’une interview chez Gabonreview.
Mais la structure accuse toujours un sérieux déficit en matière d’accueil. « Actuellement, nous avons un problème de places. C’est la raison pour laquelle beaucoup de malades mentaux trainent dans les rues . En effet, la capacité litière n’est pas assez importante : nous tournons autour de 100 lits. Et là encore, seuls 80% de ces lits sont fonctionnels ».
Pour sortir de cette situation déplorable, selon Thierry Bayiko Mokoko, « il faut doubler, voire tripler, la capacité litière ». Cela passe également par la construction au sein du centre, de nouveaux bâtiments ». Car, en plus d’une insuffisance en bâtiments, l’hôpital vieux de trois décennies aujourd’hui, manque d’un personnel d’encadrement. « Le personnel est insuffisant. Au Gabon, dans les structures publiques comme la nôtre, nous n’avons que deux médecins psychiatres : ce qui est vraiment insuffisant ». Et de poursuivre, « il faut qu’on ouvre au sein de l’Institut national de formation d’action sanitaire et sociale (Infass), une filière santé mentale pour former non seulement les personnels qui vont servir ici, mais également à l’intérieur du pays ».
Comme si cela ne suffisait pas, le budget de l’hôpital a été revu considérablement à la baisse. Selon le patron des lieux, il était de 400 et 500 millions de francs CFA. Aujourd’hui, cette enveloppe est de près de 200 millions de francs CFA. « Avec ce budget, nous ne pouvons pas nous en sortir, surtout pour l’achat des médicaments ».
« Heureusement, il y a une lueur d’espoir avec les médicaments injectables, que nous achetons par l’entremise de l’Office pharmaceutique national (OPN) qui a un partenaire en Europe. Nous sommes déjà à 25-30 millions de francs CFA d’achats en médicaments. Ce n’est pas encore suffisant car nous ne sommes qu’à la moitié du chemin. Et nous espérons atteindre notre objectif de 50 millions d’achats en médicaments ».
Une possibilité qui pourrait voir le jour, si l’Etat régularise le budget de la structure sanitaire.