Un braquage d’une rare originalité a été perpétré dans la nuit de vendredi à samedi dernier au quartier Nzeng-Ayong-fromager dans le 6a arrondissement de la capitale. Des individus, se prenant pour des agents de la Police judiciaire, se sont introduits dans la boutique d’un ressortissant malin, au motif que ce dernier était encore ouvert au-delà de 21 heures, heure du couvre-feu.
La ruelle nouvelle pavée qui mène au Lac du Fromager à Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville, a été le théâtre d’un braquage digne d’un film hollywoodien. Des individus, à bord d’un véhicule de type pick-up 4×4 sans immatriculation, ont fait irruption dans la boutique d’Ibrahim, un de nombreux ressortissants maliens de ce quartier.
Devant une population ébahie qui s’apprêtait à regagner leurs domiciles, des individus sont entrés par la porte centrale du malien, armes aux poings. Devant cette irruption, des badauds ont voulu en savoir un peu plus, mais ils ont été rabroués par ces derniers qui n’ont pas hésité à pointer leurs armes sur eux. « Rentrer chez-vous, c’est l’heure du couvre-feu », ne cessaient-ils de lancer aux plus résistants.
Après la dissipation des badauds, les braqueurs ont fait remarquer au commerçant qu’il était ouvert après 21 heures et que cela constituait un délit lourd. Délit que le pauvre malien n’a pas contesté. Mais, au lieu d’infliger une amende à ce dernier, un des agents, comme s’il avait été bien renseigné sur l’emplacement des économies du commerçant, s’est directement dirigé derrière le comptoir pour s’emparer du butin qui s’élevait à plus de 300.000 FCFA. Cette somme représentait les économies amassées depuis le début de semaine et qu’il comptait aller reverser le dimanche d’après. Après coup, les malfrats se sont engouffrés dans la voiture et se sont évanouis dans la nature.
Cette situation, qui n’est pas la première du genre, interpelle encore un peu plus les Gabonais sur la nécessité de respecter les mesures édictées par le gouvernement pour la lutte contre la Covid-19. Car, au-delà de 21 heures, tous les quidams sont des éléments des forces de défense et de sécurité, et font régner l’insécurité dans les coins les plus reculés de la capitale gabonaise, Libreville.
K.D