Devant la recrudescence de la pandémie du Covid-19, le gouvernement a pris des mesures plus corsées pour essayer d’atténuer cette avancée. Mais depuis l’annonce desdites mesures, plusieurs Gabonais se plaignent et poussent les cris de révolte.
Ali Bongo, Président de la République a, au cours d’un discours portant sur la lutte contre la Covid, déclaré que la vaccination n’était pas obligatoire au Gabon, mais nécessaire. Depuis cette déclaration, ses ministres le contredisent sur le terrain. Avec les nouvelles mesures prises le 27 octobre dernier, il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que le vaccin est devenu obligatoire au Gabon, même si cela n’est pas encore officiellement déclaré.
Conditionner l’accès aux lieux publics énumérés à la présentation d’une carte de vaccination ou d’un test PCR revient à débourser des sommes colossales pour le commun des Gabonais. Dans ces conditions, combien de citoyens sont capables de débourser deux fois 20 000 FCFA minimum, par mois, pour des Tests PCR, à défaut de se soumettre, en désespoir de cause, à l’obligation vaccinale ? Exemple, pour légaliser un document à la Mairie de Libreville, hormis le timbre de 1000 FCFA, on doit se munir d’un test PCR de 20.000 FCFA, à défaut d’être vacciné. Peut-on imaginer les sommes considérables que va engranger le Copil. 20.000 CFA multiplié par le nombre de Gabonais non vaccinés, cela fait un sacré pactole. L’administration en charge du COPIL se serait donc transformée en entreprise de captation de nos maigres ressources?
Durant leur conférence de presse d’hier, les ministres n’ont d’ailleurs parlé que business : augmentation des rotations hebdomadaires pour les compagnies aériennes : 5 au lieu de 2, comme par le passé, et la mesure est entrée en vigueur depuis le 27 octobre 2021. Ce qui signifie que malgré la montée des cas de contaminations, on peut quand même ouvrir les frontières aériennes. Avec tous les risques possibles d’augmenter les contaminations. De plus, le passager non vacciné, outre le test PCR auquel il est soumis, il devra être en quarantaine pendant 5 jours dans un hôtel retenu par le Cop il, bien sûr, au frais du passager
Quid de l’amélioration des plateaux techniques des hôpitaux (augmentation du nombre de lits disponibles en réanimation, mise à disposition de l’oxygène qui vient à manquer pour de nombreux cas, amélioration du dispositif d’évacuation, où certaines familles se retrouvent avec des millions à débourser…)? Motus et bouche cousue.
Une attitude curieuse qui plonge davantage les populations dans le stress et l’angoisse au regard de la précarité ambiante qui règne dans le pays depuis que les effets néfastes des mesures gouvernementales impactent négativement dans le quotidien du citoyen. Avec l’absence criarde des mesures d’accompagnement.
Quel visage donnera le Gabon au lendemain du 15 décembre, date butoir de l’entrée en vigueur des nouvelles mesures gouvernementales ? Les populations vont-elles réussir à avaler cette nouvelle pilule gouvernementale ? What ans see.
Karl Dhorian