Le Parc national de l’Ivindo, situé dans la province de l’Ogooué-Ivindo, centre-est du Gabon, vient d’être inscrit au patrimoine mondial de l’humanité de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). Une nouvelle qui fait aujourd’hui la fierté des tenants du pouvoir. Ces derniers voient en cette concrétisation l’aboutissement de la politique de la biodiversité dont ils deviennent les chantres. Qui sont les réels acteurs de cette consécration ?
C’est au cours de la 44e session élargie du Comité du patrimoine mondial organisée par l’UNESCO en coopération avec le pays hôte, la République populaire de Chine que la décision d’inscription au patrimoine mondial de l’humanité aurait été adoptée. En effet, c’est en janvier 2020 que le dossier de candidature du parc national de l’Ivindo avait été présenté, discuté et adopté après des modifications et ajustements. Une annonce qui n’a d’ailleurs pas manqué d’être salué par le ministre de l’Environnement Lee White.
Que s’est-il passé avant l’aboutissement du dossier ?
Selon Marc Ona Essangui, l’un des acteurs de la lutte pour la préservation de cet espace : « En 1998 création de Brainforest et négociations avec la compagnie Rougier pour le retrait de 2 assiettes de son permis forestier. Enfin, en janvier 2000, ses fondateurs lancent la première expédition sur les chutes Kongou pour faire connaître aux Gabonais, avec l’aide de Feu Giuseppe Vassallo, les plus belles chutes d’Afrique centrale. Avec la création de la Fondation Gabon Ecotourisme (Figet), en 2000, nous lançons la construction du premier écolodge sur les chutes. En 2002 quand le processus de création des parcs est enclenché, nous nous battons pour que toute cette zone soit érigée en parc national. C’est l’actuel Parc de l’Ivindo. Sans omettre que bien avant cet aboutissement, nous nous sommes opposés à la constitution d’un barrage sur les chutes Kongou. Imaginez une telle structure sur ce site je ne pense pas que l’UNESCO aurait donné une suite favorable à la requête du Gabon pour en faire un patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est cela aussi l’histoire ».
Avant de s’approprier les lauriers d’un projet, il faut également mettre en lumière les acteurs de la lutte dudit projet.
Karl Dhorian