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Gabon: enfants de la décharge de Mindoubé, une enquête pourquoi faire ?

Au Gabon, c’est bien connu de tous, lorsqu’on veut noyer un scandale, on crée une commission ou initié une enquête, dont les conclusions ne seront jamais connues. Pour ne pas faire exception à la règle, les autorités gabonaises, par le truchement du ministre des Affaires sociales, Prisca Nlend Koho vient d’initier une enquête suite à un documentaire publié par la chaine de télévision française TV5Monde. Histoire de distraire les Gabonais.

Selon Tv5Monde : «  le jeune Larry, à l’instar des dizaines d’autres enfants vivent et travaillent à Mindoubé, quartier du 5e arrondissement de Libreville, la capitale gabonaise, sous une chaleur accablante. Une odeur pestilentielle émane de la montagne d’immondices haute de plusieurs dizaines de mètres. Des habitations de fortune, en tôles et en matériaux de récupération, sont construites sur la décharge, qui s’étire sur plusieurs centaines de mètres. Un tas d’objets électroniques, tels des téléviseurs ou des ordinateurs, sont brûlés pour récupérer le cuivre et une fumée âcre empeste tout le quartier. Des camions-bennes déversent quotidiennement à Mindoubé, seule décharge à Libreville, quelque 800 tonnes de déchets. Des pelleteuses poussent les ordures dans un brouhaha permanent. Au milieu de ce pandémonium, des enfants errent à la recherche du cuivre, qu’ils pourront vendre 2.000 francs CFA le kilo, environ 3 euros ».

Lorsqu’on sait que le Gabon, petit pays d’Afrique centrale de 2 millions d’âmes, est un des plus gros producteurs de pétrole du continent, et un des plus riches par habitant de la région. Mais selon la Banque mondiale, un tiers de la population vivait en 2017 sous le seuil de pauvreté. Et la situation a empiré depuis le début de l’épidémie de coronavirus qui a fortement ralenti l’économie.

Avec toutes ces vérités, le gouvernement gabonais tient quand-même à ouvrir une enquête. Pourquoi faire ? Est-on censé demander ? La situation de la pauvreté au Gabon est plus que claire comme l’eau de roche et bien connue de tous les gouvernants du pays. Surtout que les tenants des rênes du pouvoir sont issus d’un même parti politique (PDG), au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. Rien n’est donc sorti d’une autre planète pour que ce soit étrange.

La réalité est là, au gouvernement de prendre ses responsabilités, en mettant en place des mécanismes pour éviter une telle honte au pays.

Karl Dhorian

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