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Gabon-Affaire Bitome : « Réapproprions nous nos villages »

Une vidéo virale fait actuelle le tour des réseaux sociaux et suscitent des commentaires et des prises de position des uns et des autres. C’est la vidéo de Bitome, comme il se fait appeler. Ce dernier, dans un post dont il a le secret, aurait invité les uns et les autres à se réapproprier de leurs villages en période de vacances. Une position qui a emmené certains internautes, voire certains hommes politiques à crier au tribalisme. Bitome a-t-il tort ?

Même si nous tentons de l’esquiver, le village reste le trait d’union entre notre culture et le modernisme. Aller au village, c’est revivre la culture dans sa pureté. Aujourd’hui, le village n’étant plus fréquenté, les comportements presque traditionnels des vacanciers d’autrefois ne sont plus que souvenirs. Les relais ont pris de la fatigue et tout est jeté dans l’histoire.

Ce que Bitome essaie de remettre au goût du jour, c’est qu’à l’époque, après la fermeture des classes, parents et enfants étaient excités à l’idée de se retrouver au village. Chacun d’eux, s’imaginait tout ce qu’il était possible de faire avec leurs frères et sœurs résidants au village ou pas. Ils étaient tous pressés de renouveler ou de poursuivre les aventures laissées à la dernière saison. Une fois sur place, c’était des occasions de retrouvailles, surtout tôt le matin où il fallait accompagner, pour les garçons, les pères et grands-pères au champ pour la période de débroussaillage. Pendant que les filles accompagnaient les mamans, soit au champ soit à une partie de pêche. Les enfants vivaient dans l’insouciance, loin des contraintes de la ville. Ils passaient le plus clair de leur temps à pécher, à ramasser les fruits dans la brousse, à moins de participer à une partie de chasse accompagné des ainés. Le tout dans une ambiance festive, la nuit tombée, autour d’un feu de bois. Les réjouissances des retraits de deuil ou initiatiques étaient des occasions, pour les enfants, de recoller aux réalités de la culture. C’était l’apothéose. Au moment de regagner les classes, les larmes aux yeux, on pensait aux parents, aux amis et à toutes les réalisations durant ce laps de temps.

 C’est sûr que c’est en souvenir de ces bons moments et de la mort assurée de nos villages, faute d’une fréquentation assidue, que Bitome a lancé cet appel, pas autre chose.

 

Karl Dhorian

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