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Gabon : prolongement de l’état d’urgence, l’overdose

Entériné par les parlementaires lors de la dernière séance plénière du 14 mai, la prorogation de 45 jours de l’état d’urgence sanitaire au Gabon prise en conseil des ministres du 7 avril 2021, sonne comme un coup de massue pour les populations, qui voient en  cette décision, la prolongation de la précarité.

Déjà asphyxiées par les mesures restrictives liées à la covid-19 prises par le gouvernement, les populations crient au scandale face à l’annonce d’une nouvelle prorogation de 45 jours de l’état d’urgence sanitaire. Pour elles,  ce prolongement est de trop, au regard de leurs conditions de vie qui se dégradent de jour en jour.   « C’est dur pour les parents qui ont des enfants à l’école, il faut chercher le goûter, vraiment pour dire vrai , je n’approuve pas ça », nous a confié Sheila, jeune fille mère gabonaise.

Si pour les autorités cette prorogation est nécessaire pour faire reculer  l’évolution de la pandémie, cette philosophie ne trouve pas l’assentiment des populations. Estimant que les autorités font du surplace, car à l’image des pays qui ont lancé leur campagne de vaccination comme la France, le Gabon devrait aussi  penser à alléger progressivement les mesures restrictives du Covid-19, afin de permettre aux populations de vaquer librement à leurs occupations. « C’est un pas vers l’arrière, parce que on a l’impression que l’on recule, au lieu d’avancer. Nous devons prendre l’exemple sur la France qui procède à un déconfinement progressif », s’est indigné Willy, commerçant au marché Mont-Bouet.

L’allègement de certaines mesures dont celle en rapport avec le couvre feu, est le souhait de plusieurs gabonais, qui espèrent pouvoir redynamiser leur économie par un temps de travail plus long. « Les clients viennent plus en après-midi, mais nous nous fermons dès 16h, impossible de pouvoir faire un bon chiffre d’affaires », a indiqué un autre commerçant.

Les conditions d’existence sont beaucoup plus difficiles dans un contexte où les autorités du pays imposent les restrictions sans mesures d’accompagnement.

                              Patrick Pasteur Obiang

 

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