Bizango-rails, quartier du 3è arrondissement de Ntoum, vient d’être le théâtre d’une scène d’horreur qui a occasionné le décès d’un tradi-praticien, un certain Antoine, mortellement poignardé par une patiente souffrant, dit-on, de troubles mentaux.
Il est 14h et plus, lorsque, dans sa maison, « papa Antoine », bwitiste et tradi-praticien, un homme sans histoire, essuie la foudre d’une de ses patientes qui séjourne dans son Mbandja pour des soins depuis quelques semaines.
Le vieux Antoine vit avec sa femme, la nommée Odile. Cette dernière et lui pratiquent des soins traditionnels aux nombreux patients qui ont recours à son savoir-faire dans le domaine.
Seulement, le samedi 23 avril dernier, en l’absence de sa femme qui s’était déplacée pour un deuil, le tradi-praticien est resté seul avec la malade dans son domicile où la forcenée bénéficiait du logis et du couvert. Des témoignages recueillis sur les lieux, il ressort que, un jour avant, c’est -à -dire vendredi dernier, le regretté Antoine avait déjà fait les frais de la fureur de sa malade qui l’avait blessé d’un coup de chevron à l’avant-bras.
Inquiété par la tournure que prenaient les choses, Papa Antoine a prié les parents de la malade de venir récupérer cette dernière, ou, le cas échéant, que la famille de l’intéressée dépêche un membre pour veiller sur la malade, compte tenu des manifestations de violence disproportionnées dont elle faisait montre.
Mais en guise de réponse, la famille de la malade mentale remarquera qu’au regard des sommes d’argent versées à Papa Antoine, il n’est pas question que la famille dépêche encore un membre pour se rendre à son chevet. Ainsi, en l’absence d’alternative, le tradi-praticien n’a pas eu d’autres choix que de se débrouiller avec son épouse à gérer les pulsions de la patiente.
Mais le samedi, la patiente s’est servie d’un couteau pour sectionner les artères du bras gauche au point d’impacter l’os de son guérisseur. Sauf que l’hémorragie qui s’en est suivie ne suffit pas pour que la forcenée accorde une chance de survie à son toubib traditionnel qui, malgré le vertige occasionné par la perte du sang, essaie désespérément de se réfugier chez le voisinage jusqu’où la malade, complètement déchaînée, le poursuivra avec l’intention de lui assener le coup de grâce. » Je te tue aujourd’hui, je fini avec toi« , aurait-elle martelé. Conduit dans une brouette par le voisinage, Papa Antoine a rendu l’âme dans une structure hospitalière où il a été conduit d’urgence.
C’est par téléphone portable que son épouse a appris la triste nouvelle du décès de son mari. Quant à l’auteur du crime, ligoté contre un arbre fruitier sur la cour où elle se faisait traiter jusque-là, ses parents seraient venus discrètement la récupérer pour la mettre à l’abri de la colère des habitants de Bizango-rails atterrés par la disparition du notable Antoine. Triste fin pour ce dernier qui laisse une famille nombreuse dans une profonde consternation.