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Denrées alimentaires : Le Gabon toujours très dépendant de l’extérieur

« Renforcer la résilience et la transformation des systèmes alimentaires face à la pandémie de Covid – 19 et ses impacts sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle », telle fut la thématique de la 13ème réunion de l’équipe multidisciplinaire du Bureau sous – régional, d’Afrique Centrale, de la FAO – Programme des Nations Unies pour l’Alimentation.

Lors de cette assemblée, ayant réuni, du 30 au 31 mars dernier, par visioconférence, les différents responsables des ministères de tutelle. Ce fut l’occasion saisie par le ministre gabonais de l’agriculture, Biendi Maganga Moussavou, de faire état de la situation de dépendance, toujours croissante, du Gabon, notre pays, en matière d’alimentation. Ainsi, d’après le membre du Gouvernement, 450 milliards de francs CFA, consacrés aux produits alimentaires surgelés, sont enregistrés chaque année, dans notre pays, dont 65.000 tonnes de poulets, 3.000 tonnes de croupions et 600 tonnes de pattes de poule. Le ministre Maganga Moussavou n’a pas caché son inquiétude quant à ces chiffres, du moins, alarmants. « Nous sommes tous unis pour améliorer les systèmes alimentaires. Tous les efforts sont consentis par nos gouvernements pour faire face à la Covid – 19.

Les systèmes alimentaires sont largement perturbés, ainsi le mode de travail, le coût de certains produits comme le blé risque de flamber, par conséquent, le prix du pain (…) Nous devrions renverser les tendances pour rendre efficace notre agriculture », a – t – il indiqué. Il est important de rappeler que le principal objectif du ministère que dirige Biendi Maganga Moussavou, depuis quelques années déjà, est de faire en sorte qu’au moins 50% de ce que les Gabonais consomment soient produits localement, entre 2021 et 2023, selon les orientations stratégiques du Gouvernement de la République.

Une politique volontariste dont les résultats se font attendre

Et c’est le moins que l’on puisse dire, tant ce montant colossal remet en cause toutes les initiatives déjà entreprises visant à réduire cette dépendance alimentaire : la Sotrader et le projet Graine sont tout à fait louables mais il faut reconnaître que les efforts consentis, jusqu’à présent, ne sont pas suffisants car, bien avant la crise sanitaire liée à la pandémie du Coronavirus, le Gabon importait déjà près de 90 % de son alimentation. Et pourtant, cette situation n’a pas lieu d’être : avec une réserve importante de terres arables (5,2 millions d’hectares), un climat propice à l’activité agricole (une pluviométrie annuelle de 1.450 à 4.000 mm), et un potentiel certain, le Gabon dispose de tous les moyens pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et nourrir ses populations. Et que dire de la cessation des activités de la Société Gabonaise d’Elevage (SOGADEL), intervenue il y a quelques années de cela, et la dont raison n’a pas été suffisamment exposée ? Autant de questions qui se posent et d’atouts dont le pays dispose pour renverser cette tendance, d’autant plus que des zones à forte productivité agricole constituent une belle réponse à cette situation de grande dépendance alimentaire vis – à – vis de l’extérieur. Il serait bien que le Plan d’Accélération et de Transformation inclut cette notion dans son programme d’action !!!!

Yohan Freddy NGUEMA ZUE        

 

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