Le gouvernement, en annonçant avec fracas, les nouvelles restrictions sanitaires contre le covid-19, le samedi 23 janvier 2021 dernier, à Libreville sur le barème des amendes à infliger aux contrevenants au respect des mesures barrières, veut occulter ses errements dans la gestion de ladite crise.
Suite à la tendance haussière des cas de contamination du covid-19, depuis plus d’un mois sur l’ensemble du territoire national, avec près de 1000 nouvelles contaminations, le gouvernement vient de durcir certaines mesures de restriction sanitaire dont le port obligatoire et correct des masques de protection contre cette pandémie. Les contrevenants se verront infliger des amendes allant de 25.000 à 10.000.000FCFA, précise le communiqué gouvernemental.
A première vue la décision gouvernementale est salutaire, voire salvatrice pour la préservation de la santé des populations. Mais là où le bât blesse, c’est le barème élevé des amendes qui planent sur les têtes de ces mêmes populations. Ces derniers qui éprouvent déjà toutes les difficultés du monde à se procurer régulièrement d’un masque médical en bonne et due forme, selon les normes exigées par l’Organisation mondiale de la santé, au regard de son coût exorbitant (500 à 1000FCFA). Ce qui revient à dire que chaque citoyen, pour être mieux protégé dans les espaces publics, devra dépenser en moyenne entre 2.000 et 4.000 FCFA par semaine. Une situation irréaliste, au regard de la misère et de la précarité qui frappent aujourd’hui la majeure partie des Gabonais.
Conséquence : ces mesures répressives sanitaires annoncées auront du mal à s’appliquer rigoureusement sur le terrain, surtout que le même gouvernement, qui se plaint aujourd’hui de la montée fulgurante des nouveaux cas de contamination, n’a jamais respecté tous les engagements pris vis-à-vis de ces populations, notamment sur les mesures d’accompagnement.
En dehors du transport public urbain dans le Grand Libreville assuré par Sogatra, Trans-Urbet Trans-Akanda, ainsi quela distribution ‘’querellée’’ des kits alimentaires aux plus démunis, le reste des mesures annoncées à l’époque par le gouvernement n’est resté qu’une simple vue de l’esprit. Pour amortir les effets de la crise économique due au covid-19, le Président de la République avait annoncé une aide de 225 milliards aux entreprises en difficultés, plus d’an après, les opérateurs économiques attendent toujours l’effectivité de cette mesure sur le terrain. Sans oublier la distribution gratuite des bavettes sur l’ensemble du territoire national et de la cacophonie qui avait prévalu sur la prise en charge des frais d’eau et d’électricité ainsi que des loyers par l’Etat.
Des prises en charge qui s’était avérée par un échec cuisant. Plusieurs bailleurs n’étant jamais entrés en possession des frais de leurs loyers respectifs, tel que promis par le gouvernement. Sans omettre la promesse faite aux tenanciers des débits de boisson et boîtes de nuit fermés pour des raisons de restrictions sanitaires, qui n’a jamais vu le jour.
Pour couronner le tout, une indemnité covid-19 avait été promise aux organes de presse privée qui, jusqu’à ce jour, n’ont jamais perçu aucun copeck. Alors que cette aide est octroyée sous d’autres cieux, à l’exemple du Sénégal. Autant de promesses non tenues par les tenants du pouvoir qui restent graver négativement dans la mémoire collective des Gabonais.
Des incohérences à répétition qui font croire à tout observateur averti que les dernières mesures de restriction sanitaire prises par le gouvernement gabonais, le 23 janvier 2021 dernier, ne survivront que le temps de leur effet d’annonce et puis suiiii.
A moins que pour laver l’affront face aux populations désemparées ce même gouvernement veuille se rétracter, en honorant intégralement ses engagements pris il y a plus d’un an.
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