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Jean Ping, « Je ne suis pas l’alibi de ceux qui se cachent derrière le prétexte d’une absence de leader»

Ainsi s’est adressé Jean Ping au peuple Gabonais lors de ses vœux de nouvel an. Se considérant toujours par le véritable vainqueur de la dernière élection présidentielle, pour le patron de la Coalition pour la Nouvelle République, le peuple doit se lever pour conquérir la liberté qui lui revient de droit. « Je ne peux pas en même temps mener un combat dans lequel j’ai mis toute la noblesse et toute la grandeur humaine, symbolisant au-delà de ma personne, l’âme du peuple gabonais…». Ici l’intégralité de son discours.

 

Mes chers compatriotes,

Je suis à nouveau devant vous. Je m’adresse à vous dans le même état d’esprit que lors de mon récent discours à la Nation. Je parle aux Gabonaises et aux Gabonais, à notre Nation et au monde.

Je ne peux pas en même temps mener un combat dans lequel j’ai mis toute la noblesse et toute la grandeur humaine, symbolisant au-delà de ma personne, l’âme du peuple gabonais, … mener un combat disais-je, et être le prétexte derrière lequel se cachent tous les renoncements. J’agis depuis quatre ans, avec détermination et constance ; avec patience et responsabilité.

À ce titre, je ne saurais être un quelconque alibi. Non, je ne suis pas l’alibi des compromissions politiques passées, justifiant qu’on réponde par l’indifférence au choix souverain du peuple gabonais. Non, je ne suis pas l’alibi de nos frilosités et de nos égoïsmes habituels. Non, je ne suis pas l’alibi de ceux qui se cachent derrière le prétexte d’une absence de leader.

Il doit être clair qu’à ce moment de notre combat et de la résistance de tout un peuple, je reste le recours dont la légitimité repose sur le choix souverain du peuple gabonais. On a commencé à marcher sur les cadavres du peuple gabonais, pour tenter d’étouffer la souveraineté du peuple gabonais.

Avec gravité et solennité, j’interpelle chacun sur le dessein inavoué de ceux qui agissent dans l’ombre et qui nous conduisent tout droit à une escalade visant plus qu’en août et septembre 2016, une dégradation généralisée, un embrasement du Gabon.

J’ai dit que le peuple gabonais, se sentant en état de légitime défense, aura mon soutien et me verra prendre la direction du sursaut collectif de notre Nation.

Au moment de jonction des deux années qui se succèdent, le peuple gabonais a le droit de dresser le bilan de ces quatre années écoulées et vécues dans une misère que rien ne saurait justifier.

Le peuple gabonais est dans son droit de se projeter dans un avenir meilleur. Ce peuple gabonais, ce peuple souverain ne m’aurait pas élu, il ne m’aurait jamais élu, si ce n’est pour lui rendre cet espoir. L’espoir est un droit.

Au seuil de cette année nouvelle, il a le droit d’espérer. Ce n’est pas trop demander. Cet espoir ne saurait être une simple promesse de ma part que je viendrais leur faire, en cette circonstance avec légèreté et sans avoir une pensée pour la profondeur de leur attente, après tant d’années et pour tous les sacrifices consentis, parfois au prix de leur vie.

Ce n’est pas à un espoir de circonstance que je pense pour ce peuple avec lequel j’ai un contrat depuis le 27 août 2016. C’est un espoir légitime. Avec moi, le peuple gabonais n’attend rien d’autre qu’une année 2021 de renaissance et de retour à la vie. Une année 2021 de rassemblement et de mobilisation pour redresser le Gabon.

Au-delà de la tradition qui me fait obligation de m’adresser à vous à cette période de l’an qui finit, et de la nouvelle année qui commence, je veux qu’il soit clair que j’appelle chacun à un élan courageux, déterminé qui ne doit pas retomber. Un élan qui nous porte jusqu’à la libération.

Que chaque Gabonais prenne sa part dans cet élan collectif et moi, Jean Ping, je prends la mienne en responsabilité et en toute légitimité conférée par le vote de la majorité des Gabonais que les imposteurs n’effaceront jamais.

Nous n’avons pas le droit de différer davantage le terme de notre combat en tournant le dos à la terre promise qui nous tend les bras.

Cet élan final sera le fruit de votre mobilisation ; la mobilisation de nos vaillantes forces intérieures et de nos fidèles partenaires extérieurs qui, en dépit de leur silence, agissent aussi pour donner une nouvelle impulsion à nos relations au bénéfice de nos intérêts respectifs bien compris.

Mes chers compatriotes,

Les sacrifices que vous avez consentis, ne se limitent pas simplement à l’année 2020 qui s’en va.

L’heure n’est plus à consoler l’inconsolable, car vos sacrifices n’ont ni nom, ni limites. Ils nous sont imposés par un clan sans cœur et sans aucun scrupule.

Il est temps que le clan comprenne que cela doit cesser et que nous sommes prêts à en payer le prix.

Je ne vous adresse pas de vœux.

Nous peuple gabonais, nous jeunes, femmes et hommes adultes, nous n’avons pas d’autres vœux que ceux que nous tenons dans nos mains.

Nous n’avons pas d’autres vœux que ceux que nous tenons dans notre capacité à conquérir notre liberté.

La liberté, définitivement, définitivement. La liberté d’un pays qui renaît pour l’éternité.

Que chacun se lève pour l’année nouvelle.

Avec vous debout, sous la protection de nos ancêtres et sous la bénédiction de Dieu que vive la République pour que vive le Gabon notre chère patrie.

 

 

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