Au moment où, au ministère de l’Education nationale Patrick Mouguiama Daouda annonce le recrutement de plus 800 enseignants, dans l’enseignement supérieur, notamment dans les grandes écoles, c’est tout le contraire. Certains patrons de ces écoles font toujours recours aux enseignants vacataires, parfois moins outillés.
Voilà un phénomène sur lequel Patrick Mouguiama Daouda devrait se pencher, celui du recours aux enseignants vacataires dans les grandes écoles de gestion. Une situation qui date et qui a vraiment pris de l’ampleur, au point d’évoquer un recrutement dans l’enseignement supérieurdevient un sujet à palabre. L’enseignement supérieur mérite bien un regard attentionné, si l’ambition est de former une élite de qualité.
Le constat est qu’aujourd’hui l’enseignement gabonais dans les écoles supérieures est dominé par des encadreurs de grade Master (Bac+5). Sur 100% des effectifs, au moins plus 70% des enseignants sont vacataires et beaucoup d’entre eux ne sont que détenteur d’un DESS ou d’un Master professionnel. Seul 20% sont des enseignants des grandes écoles. « Je suis à l’Institut de gestion en Master en marketing, la majorité de nos enseignants sont souvent de niveau Master et très souvent cadres dans des grandes entreprises», s’est indigné un étudiant de Master JPO. Une autre rétorque « Il y a vraiment un souci. Très souvent, lorsqu’on n’a pas payé les vacations, certains enseignants bloquent nos notes, on se demande pourquoi on ne recrute plus dans nos grandes écoles pour palier à ce problème».
Même constat chez les enseignants, qui interpellent les chefs d’établissement qui préfèrent recruter des vacataires au lieu de procéder à des recrutements en interne. Là aussi, beaucoup ne comprennent pas l’attitude du ministère de l’Enseignement supérieur qui n’a pas donné de suite, jusqu’à ce jour, aux dossiers envoyés par certaines écoles pour procéder aux recrutements. Le patron d’une grande école confie à notre rédaction que dans 2 ans, son établissement va se retrouver en sous-effectif d’enseignants internes, car la grande majorité ira en retraite. Il a d’ailleurs profité de notre canal pour inviter le ministre de se pencher, en urgence, sur la ressource humaine des écoles supérieures. Toute chose que récuse le ministère. Pour les responsables du ministère, certains responsables des grandes écoles n’envoient souvent pas les dossiers. Pourtant confirment-ils : «les recrutements sont ouverts dans l’enseignement supérieur. Il y a même une situation en suspens au niveau de l’INSG ».
Pour pallier à ce genre de situation, un ancien DG d’une grande école, propose l’ouverture des centres de recherches, afin de sortir du TOUT professionnel pour la recherche comme cela se fait en France et au Canada.
Au ministère de l’Enseignement supérieur de juger de l’utilité d’un renforcement des ressources humaines dans les grandes écoles, afin d’avoir une école d’élite avec des enseignants compétents et qualifiés.
