De l’avis de certains observateurs des procédures de l’administration scolaire dans notre pays, il ressort comme un malaise profond dans la gestion de certains personnels notamment ceux du premier degré. Et, ce malaise est à l’origine du déficit criard des enseignants dans la quasi-totalité des écoles rurales où certains chefs d’établissements se retrouvent parfois tout seul pour un cycle complet.
En effet, on voit trop souvent certains Directeurs d’Académies Provinciales (DAP) empiéter sur des prérogatives qui ne sont pas les leurs en matière de mutations des personnels soit par méconnaissance des procédures soit par abus d’autorité soit par excès de zèle. Par exemples, les actes administratifs ci-après ne relèvent pas de la compétence du Directeur d’Académie Provinciale :
Au courant d’une année, muter un enseignant d’une école à une autre à l’intérieur d’une même de la circonscription sans concertation avec le chef de ladite circonscription; affecter directement un enseignant dans une école sans tenir compte des besoins réels de la circonscription concernée; muter des personnels à la tête du client sans tenir compte des propositions et avis de leurs chefs hiérarchiques directs ; procéder aux mutations des personnels de manière unilatérale sans la tenue d’une commission impliquant tous les responsables chargés de la gestion quotidienne desdits personnels…
Mais, en réalité, qu’est ce qui devrait être fait en matière de mutations des personnels ?
En principe, chaque année, le Ministère de l’Education Nationale tient une commission nationale d’affectation des personnels. A l’issue de celle-ci un arrêté ministériel met certains personnels à la disposition des Directions d’Académies Provinciales.
De même, les Directions d’Académie Provinciales devraient tenir chacune une commission qui met des personnels à la disposition des Circonscriptions Scolaires en tenant compte des besoins préalablement exprimés par celles-ci.
Aussitôt en possession des personnels mis à leur disposition, les Chefs des Circonscriptions Scolaires procèdent enfin à leurs affectations dans les écoles qui en ont le plus besoin. A ce stade, les Directeurs d’Académies Provinciales ne devraient plus intervenir.
Or, il se trouve malheureusement que certains Directeurs d’Académie Provinciale affectent directement les enseignants dans des écoles qui généralement n’en sont plus dans le besoin. Cette attitude à pour corollaires : une forte concentration des enseignants dans les zones urbaines où ils se retrouvent à 3 voire à 4 dans une seule et même salle de classe; et un déficit criard en zone rurale dans un contexte où tous les petits gabonais ont droit à l’éducation.
Gageons que les plus hautes autorités du Ministère de l’Education Nationale veilleront désormais à ce que les choses soient recadrées et que chacun respecte les limites de ses prérogatives.