L’Union Européenne est vent debout contre la Biélorussie, ce pays enclavé de l’Europe de l’Est. Là-bas, une élection présidentielle tenue le 9 août dernier, a donné, comme depuis plus de 25 ans, les résultats à la soviétique au président sortant, Alexandre Loukatchenko, au pouvoir depuis 26 ans. Un scrutin dont les résultats sont toujours contestés par une grande frange de la population biélorusse.
Et le 19 août dernier, l’Union Européenne a indiqué ne pas reconnaître les résultats de la présidentielle biélorusse. Mieux, Bruxelles a précisé qu’il était «aux côtés» du peuple de ce pays : «nous soutenons fermement le droit du peuple biélorusse à déterminer son propre destin», a martelé (?). Avant d’avertir que des «sanctions» devraient être prises contre un nombre «substantiel» de dirigeants du régime d’Alexandre Loukatchenko par l’institution européenne.
En proie depuis plusieurs semaines à de sérieux troubles sociaux politiques, l’armée malienne s’est mise du côté du peuple, pour mettre un terme à la gouvernance chaotique décriée d’IBK. Du coup, l’Occident n’a pas attendu pour condamner le putsch avant d’exiger un retour à l’ordre constitutionnel.
Dans d’autres pays du continent, les peuples sont à la merci des dictatures établies au sommet de nombre d’Etat, au nez et à la barbe de la fameuse communauté internationale, dont l’UE et l’organisation internationale de la francophonie. En Afrique, l’UE et Cie ont souvent presque fermé les yeux lors des répressions sanglantes postélectorales, consécutives aux manifestations des populations qui, comme en Biélorussie, rejettent les résultats truqués des élections.Certainement, aux yeux de l’UE, les peuples africains n’ont pas, eux aussi, le droit de déterminer leur propre destin.
C’est à croire que l’UE et la fameuse Communauté internationale sont du « côté du peuple » et ne prennent des sanctions contre les oppresseurs qu’en Biélorussie ou ailleurs, sauf en Afrique subsaharienne. Que les dictatures s’enracinent en Afrique noire et qu’elles font des peuples ce qu’elles veulent, l’UE et la fameuse Communauté internationale n’en ont cure. Triste stigmatisation dans une supposée mondialisation.
Quel cynisme !