Un ouf de soulagement pour la défense puisque le procureur avait requis la perpétuité et 200 millions d’amende.
Même si la défense n’a pas obtenu la requalification de l’accusation, elle peut au moins pousser un ouf de soulagement, pour avoir obtenu 15 ans de réclusion criminelle pour ses clients, au lieu de la perpétuité requise par le procureur.
Pour Me Moubembe et ses collègues de la défense, c’est une sorte de victoire: » Sur 9 clients, nous avons obtenu 6 acquittements et trois condamnations« , s’est réjoui l’avocat qui croit que l’expérience du métier qu’il exerce depuis 33 ans, a, en parti, beaucoup pesé dans leur plaidoirie. « Mais le travail n’est pas terminé, nous allons formuler un pourvoi en cassation, parce que demander 31 millions aux gens qui sont en prison, ce n’est pas possible. Où vont-ils trouver cet argent?« , s’est interrogé l’avocat.
Outre les 15 ans de réclusion criminelle et les amendes faramineuses à payer, les trois militaires sont aussi radiés des effectifs de l’armée, selon le rendu de la justice.
Débuté le 18 juin dernier, le procès du lieutenant Kelly Ondo et Cie, a pris fin le 30 juin, soit 12 jours de procès. Lors de son intervention, le principal accusé, en relatant le déroulement de son coup de force n’a pas manqué de citer certains noms. L’ancien directeur des renseignements généraux, Frédéric Bongo, le frère du président de la République a été cité. Mais la justice ne l’a pas entendu.
Sur les réseaux sociaux, certains internautes ne manquent pas de crier à une justice de deux poids, deux mesures.
Le 7 janvier 2019, un petit groupe de militaires avec à sa tête, le lieutenant Kelly Ondo Obiang avait fait irruption au siège de la radio et télévision publiques, neutralisant les occupants des lieux. Ce jour-là, en direct à la radio nationale, le lieutenant Kelly Ondo appelait les populations à un soulèvement pour marquer la fin de l’ordre institutionnel établi.
Quelques temps après, une intervention militaire, avec perte en vie humaine (un militaire et un gendarme), a mis fin à ce qu’on a vite qualifié de coup d’État. Kelly Ondo, ses compagnons, les gendarmes en faction à la maison de la radio et de la télévision publiques et un civil ont été interpellés et mis aux arrêts.
Junior Akoma