C’est du moins ce qui résulte du verdict rendu le 8 juin dernier par la cour criminelle spéciale qui a donné un sursis à l’ancien directeur général de la société équatoriale des mines, poursuivi pour des infractions de détournement de deniers publics.
10 ans de réclusion criminelle avec sursis, 100 millions d’amendes et 600 millions de dommages et intérêts. C’est la sentence prononcée par la cour criminelle spéciale à l’encontre de l’ancien directeur général de la société équatoriale des mines, Ismael Ondias Souna.
A la barre, hier mardi, l’ancien DG de la SEM a reconnu avoir détourné, sous l’inspiration et avec la bénédiction du directeur de cabinet du président de la république, Brice Laccruche Alihanga via le ministre des mines de l’époque, Tony Ondo Mba. Ainsi donc, sur les 11 milliards de nos francs versés par la Comilog, 1 milliard a été frauduleusement réparti entre les trois personnalités. Un crime économique.
En attendant les passages des deux autres concernés : Brice Laccruche Alihanga et Tony Ondo Mba, que peut-on retenir de ce rendu?
Premièrement, que les « bons » voleurs sont ceux qui ont la bénédiction du cabinet présidentiel ou qui sont parrainés par quelques grosses légumes du pays. Et c’est le contraire qui peut surprendre dans un régime où règne l’ hyper présidence, c’est-à-dire, là où tout est sous contrôle de la présidence de la république. Même si cette sorte de gouvernante, au Gabon, n’a connu que des échecs : le cas des fameuses agences créées en 2010 et rattachées à la présidence de la république, puis dissoutes quelques années plus tard. Il est vrai que le Gabon regorge plusieurs délinquants en col blanc qui continuent de narguer leurs semblables avec les richesses issues des détournements de deniers publics, sans crainte.
Deuxièmement, que la prison au Gabon n’est grandement ouverte qu’aux délinquants sans parapluie. Ces criminels et autres voleurs de boites de sardines pourront continuer à croupir en prison. Tant pis pour eux.
Junior Akoma