La question vaut son pesant d’or, au regard de la dernière actualité brûlante relative au retrait brutal et discourtois, par le bureau international de l’UPF, des 51èmes assises de la presse francophone qui devaient se tenir à Libreville en janvier 2026. Depuis lors, les voix s’élèvent pour dénoncer une gouvernance kafkaïenne du bureau international d’une structure qui va progressivement à vau-l’eau.
Comme désagréablement surpris par cette décision unilatérale de retirer au Gabon la tenue des 51èmes assises de la presse francophone, décision prise par le bureau international, les membres de plusieurs sections UPF suggèrent une refonte en profondeur de la vielle association, à défaut de tourner carrément la page.
Dès l’annonce, le 11 décembre dernier dudit retrait, et suite à la publication, le lendemain, du mémorandum (preuves à l’appui) par le président de la section locale, Désiré Ename, sur l’organisation desdites assises, toutes les sections de l’UPF, à travers le monde, ont enfin été édifiées et ont finalement compris que le nœud gordien de cette affaire avait une seule origine : les appétits gargantuesques du bureau international qui a besoin de l’argent frais, et a donc exigé 150.000 euros au Gabon pour qu’il autorise la tenue des assises. Le refus du Gabon de transférer cette somme, pour rester en phase avec ses règles en matière de comptabilité publique, a suffi pour tout annuler.
Un scandale pour plusieurs membres de l’UPF à travers le monde. En Guadeloupe, Jacques Dancale, journaliste et membre de la section locale, n’est pas allé avec le dos de la cuillère : ‘’Nous devons profiter de ce conflit pour envisager de bâtir une nouvelle gouvernance de la presse francophone avec ou sans l’UPF… La crise de l’UPF est une traduction ou un dégât collatéral du délitement des relations entre Paris et nombre de capitales africaines…Profitons de la tempête pour renforcer et construire d’autres liens plus vertueux… Le Gabon montre une voie de résistance et de dignité, nous devons nous en inspirer de manière sereine et investir l’UPF ou à défaut faire sans elle’’.
Présidente nouvellement réélue de la section UPF Côte d’Ivoire, notre consœur Viviane : ‘’condamne encore le mépris, les propos désobligeants et la manière humiliante dont nous avons été traités. Je dis non et non. L’UPF n’est pas la propriété privée de quelqu’un’’. Pour elle, plus personne dans les différentes sections ne ‘’peut se reconnaître’’ aujourd’hui au bureau international actuel.
Il faut dire que l’UPF est coutumière du rapatriement de grosses sommes d’argent remises par les pays organisateurs des assises de la presse francophone. Membre de la section UPF Guinée, Grégoire Ankou se souvient de ce qu’il s’était passé en 2017, lors des assises de Guinée Conakry : ‘’Je me souviens que c’est la même chose qui s’est produite en 2017 à Conakry. Au fait, il faut comprendre que c’est la France-Afrique qui évolue sous d’autres formes. Jean Kouchner (ancien secrétaire général international de l’UPF, ndlr), paix à son âme, avait rapatrié la totalité du fonds qui était presque le double de celui du Gabon’’.
Face au scandale, Mme Touré, membre de l’UPF Mauritanie, loue’’ la clairvoyance des uns et des autres et condamne le silence de certains’’ (membres de l’UPF, ndlr) : ‘’Pour ceux qui proposent un règlement dans les coulisses, ça ne saurait se passer ainsi. Ce scandale présent est le méga de ce qui se passe dans nos différentes sections’’.
En France, Roumanie, Côte-d’Ivoire et autres pays francophones, les sections locales subissent les affres d’une gouvernance violente, insolente et discourtoise de la secrétaire générale internationale Zara Nazarian, élue en 2018, et aujourd’hui en fin de mandat. Créée en 1950 à Limoges en France, l’UPF connaît actuellement les plus sombres moments de ces vingt dernières années.
Pour sûr, le retarit des 51èmes assises au Gabon, va laisser les traces. Il va certainement permettre à la presse francophone africaine de créer sa propre dynamique, son propre sillon. Afin de ne plus continuer à subir le dictat de Paris dans une organisation où les plus grands pourvoyeurs de fonds, de ces dernières années, sont africains.
Junior Akoma

