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La transition gabonaise : un cas d’école au-delà des tentatives de discrédit dans les réseaux sociaux

Le « Coup de Libération » entamé dans la nuit du 30 aout 2023, sans effusion de sang, sans diviser le pays, au point de le plonger dans une guerre civile, comme cela a été souvent le cas dans de nombreux pays africains, est en train de faire du Gabon un laboratoire d’analyse pour les analystes des transitions en Afrique, sans parler de l’attrait de ce nouveau régime pour les institutions internationales.

Au-delà des tentatives de discrédit, lancés dans les réseaux sociaux pour remettre en cause la construction d’une nouvelle République par le Président de la République,  Chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema, le cas du Gabon est regardé de près dans les milieux universitaires et diplomatiques pour son originalité.
François Gaulme et Paul Melly écrivent : « Le nouveau maitre du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema (…) devenu depuis un chef d’État élu, s’est distingué par sa gestion habile et attentive de la transition. (…) Il a su mobiliser un consensus anti-Bongo pour promouvoir son propre agenda et se dégager le chemin vers la victoire sans recourir à des outils répressifs (…). Après la multiplication depuis 2020 des putschs ouest-africains (Mali, Guinée, Burkina-Faso, Niger), le renversement du régime dynastique des Bongo par le chef de la Garde présidentielle a pu apparaitre, alors, comme leur écho en Afrique centrale et l’ultime avertissement adressé à une classe politique irresponsable. Mais il n’en est rien : très rapidement, Oligui s’est différencié des dirigeants militaires du Sahel. Adoptant une tenue civile, symbole d’adhésion aux valeurs constitutionnelles, il s’est employé à rassurer ses concitoyens comme ses partenaires régionaux et internationaux, sur sa double volonté d’opérer rapidement un retour à l’état de droit et de maintenir les alliances traditionnelles avec les pays occidentaux, sans se rapprocher de la Russie ni demander le départ de la France (…). Se concentrant  sur les problèmes intérieurs et l’unité nationale, Oligui Nguema s’est présenté en rassembleur, faisant appel à la fois, durant la période de transition, à des opposants traditionnels de diverses origines, des figures de la société civile mais aussi des personnalités ayant occupé de hautes fonctions sous la présidence d’Ali Bongo (…). Aujourd’hui, on prête au général Mamady Doumbouya, leader du régime guinéen et ancien légionnaire français, un suivi attentif et intéressé au parcours d’Oligui Nguema ».
L’Université de Lille 2 en France, intéressée par la transition gabonaise, dont le cheminement est l’un des plus participatif, démocratique et inclusif dans le Tiers-Monde, après un coup de force militaire, a invité le Professeur Télésphore Ondo, constitutionnaliste gabonais, le 04 novembre 2025, pour animer une Conférence sur « La particularité du processus constituant transitionnel au Gabon ». Invité par le Professeur Jean-Philippe Derosier, l’un des meilleurs constitutionnalistes, de nos jours, en France aujourd’hui Lille 2, le Professeur Télésphore Ondo a axé son propos autour de deux points précis :
L’analyse du processus largement inclusif de la transition, par son caractère pluraliste (contributions citoyennes, dialogue national inclusif, comité constitutionnel national, assemblée constituante, séminaire gouvernemental, CTRI, bureau de l’assemblée constituante) et par son caractère démocratique (référendum constitutionnel) ;
L’analyse du processus doublement garanti au niveau politique (comité de surveillance de mise en œuvre des conclusions du Dialogue National Inclusif et du comité de suivi d’évaluation des conclusions dudit dialogue) et au niveau juridictionnel de la transition qui assure la régularité des opérations de référendum constitutionnel en amont comme en aval.
L’objectif de cette conférence, comme le note le Professeur Jean Philippe Derosier : «  étant de faire connaitre aux étudiants en Droit en France d’ouvrir et de connaitre d’autres systèmes constitutionnels et de se plonger dans les processus de transition constitutionnels que de nombreux pays notamment en Afrique, mais aussi en Asie peuvent connaitre en ce moment (…) et le Gabon, pays proche diplomatiquement, politiquement, économiquement de la France a opéré cette transition de façon tout à fait pacifique, sans aucune violence, ce qui illustre la faisabilité d’un tel processus dans un cadre démocratique.»
D’autres universités occidentales s’intéressant au cas gabonais aménagent, en ce moment, leurs agendas pour inviter soit des hommes politiques, soit des universitaires gabonais, afin d’exposer sur les particularités de la transition politique gabonaise.
Inévitablement, le Président de la République, Chef de l’État est en train de faire rentrer le Gabon dans une ère de modernité bien accueillie hors de nos frontières mais dont une partie de la population n’en a pas encore conscience. Cette conscience est d’autant plus perturbée (floutée)  que certains messages relayés par les réseaux sociaux veulent noircir le tableau sous le magistère du Président Brice Clotaire Oligui Nguem, soit par méconnaissance du processus en cours, soit par mauvaise foi ou par simple tactique de déstabilisation.
En l’espèce, les vidéos qui circulent sur la toile en ce moment envoyés  par des « activistes » et présentant le chef de la « Young Team » et sa mère comme les victimes du Chef de l’État et de la justice gabonaise, illustrent cette situation.  Après le « Coup de Libération », c’est le Président de la République qui a bien voulu que l’enfant et la mère quittent le Gabon, contre la volonté d’une bonne partie de la population eu égard aux nombreuses frustrations orchestrées par cette équipe. Le retour du boomerang est maintenant en train d’écorcher l’image du Chef de l’État auprès de l’opinion publique qui pense qu’ils n’auraient pas dû quitter le territoire pour leur procès qui s’est ouvert le 10 novembre 2025.

L’histoire des coups de force, en Afrique et ailleurs dans le monde, nous enseigne que cela ne se passe pas toujours ainsi. Les coups de force se terminent toujours en bain de sang.  Et c’est en cela que l’Occident cherche à comprendre la particularité de cette transition pacifique.
Rappelons que le long métrage PDG, dont le dernier épisode de la « Young Team » avait installé un pouvoir cynique, inique, arbitraire dans lequel la justice gabonaise n’avait jamais été autant instrumentalisée. Cette période n’a jamais autant consacré le régime présidentialiste (domination et contrôle du pouvoir exécutif sur le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire). Elle a d’ailleurs donné des mouvements de contestation comme le « COPIL CITOYEN », emmené par Christian Foumboula Libeka.
Depuis 1990, date de retour au multipartisme, l’indépendance de la justice est très problématique. Le politique n’a pas tranché ce problème de séparation nette des pouvoirs, même si certains comportements de ces hommes en toge sont blâmables. « Une partie des difficultés, qu’éprouvent les institutions juridiques des pays en voie de démocratisation à dire le droit, réside dans le fait que ceux-ci sont en régime présidentialiste », note Benoit Jeanneau.
La Vème République a changé de régime et l’on s’attend effectivement à un rééquilibrage des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. La volonté du Chef de l’État va dans ce sens puisque c’est sous son magistère que l’on commence à voir la justice prendre ses marques et sanctionner administrativement ou pénalement, même ses proches lorsqu’ils sont en faute.
La « Young Team » a eu tous les pouvoirs en main pour ancrer le Gabon dans les standards de démocratisation. Mais dans leurs mains, l’État était devenu un bien personnel de jouissance ostentatoire au sens figuré comme au sens propre. Le taux de chômage et la dette élevés du Gabon, en ce moment, sont en partie dus à leur « politique du ventre » qui se résumait par l’idée suivante : « Tout pour eux et rien pour le peuple ». Et c’est le Président de la République qui tente, aujourd’hui, de sortir le Gabon de l’impasse dans lequel il a été plongé. Le travail est long, certes, mais le cap est donné, le Gabon prend une autre tournure. De nombreux compatriotes, autrefois brimés, retrouvent le sourire au fur et à mesure. Les exemples sont nombreux : élèves, retraités, fonctionnaires, commerçants, chefs de village et de quartiers.
Sur le plan des infrastructures, à notre avis, deux travaux résument la situation d’avant et après le 30 aout 2023 : « La baie des Rois » et la « Cité de la Démocratie ». Avant 2023, « La baie des Rois » était un éléphant-blanc, aujourd’hui, le lieu devient une réalité où les populations ont trouvé un grand cadre de loisirs. Avant 2023, « La Cité de la Démocratie », vitrine des Conférences internationales du Gabon, sous le magistère du Président Bongo Ondimba, ressemblait à un champ de ruines après sa destruction par le Président Ali Bongo Ondimba, aujourd’hui, elle est en train d’être reconstruite à un rythme soutenu. Le décor, sorti de terre, augure déjà d’un joyau architectural.
Nous le voyons, sauf pour ceux qui versent dans la mauvaise foi ou la tentative de déstabilisation, la transition gabonaise qui est en train de s’achever restaure la dignité du peuple gabonais à travers ses valeurs, à travers le processus démocratique au cœur de ses institutions, par la construction de ses infrastructures qui changent complètement la physionomie de la capitale et des autres villes du pays. Il est évident que tout n’est pas rose car le fort taux de chômage qui touche le pays et surtout les jeunes reste encore un poids lourd du magistère du Président Brice Clotaire Oligui Nguema. Toutefois, Le processus d’industrialisation du pays qu’il entame avec les projets tels que le « Port en eau profonde de Mayumba », le « Chemin de fer reliant Belinga à Mayumba », le projet « Gab pêche »…est en train de préparer un pays propice à l’emploi.
Le Président de la République, Chef de l’État, est en train de marquer l’histoire, chose que l’ancien pouvoir n’a pas pu ou n’a pas su faire. Les milieux universitaires et politiques se préparent à la compréhension d’un tel phénomène dans le Tiers-Monde. Cette dimension mondiale et historique de l’évènement est trop noble pour se mesurer aux querelles byzantines des réseaux sociaux. Qu’on l’apprécie ou pas, il est en train de marquer les consciences, du moins hors de nos frontières, et il prépare le Gabon à entrer dans l’histoire par l’originalité de la transition qu’il a su mener.

Dr Fortuné Matsiegui Mboula

 

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