Malgré une volonté affichée de la coopération entre les Russie et plusieurs Etats africains, le pays dirigé par Vladimir Poutine présente de sérieuses insuffisances sur le plan des investissements économiques sur le continent. Jusque-là, la coopération avec le continent stagne sur le domaine de la coopération militaire et sécuritaire.
Par Junior Akoma
Illustration de cette situation, les récentes confidences de l’ancien président de l’assemblée nationale du Burkina Faso, Mélégué Traoré. Diplomate de formation, il a été ambassadeur de son pays en Russie. Pour lui, il est clair que les ‘’Russes sont bons dans certains domaines et moins dans d’autres’’. Lucide, cet ancien ministre indique : ‘’en tout cas, en ce qui concerne la coopération économique, c’est eux-mêmes qui nous disent d’aller voir les occidentaux’’. Du coup, ‘’on ne peut pas dire que le Burkina va rompre avec la France. Les gens parlent des choses qu’ils ne maîtrisent pas’’, soutient l’ancien diplomate.
Une déclaration d’un connaisseur de la Russie qui confirme la véritable position de ce pays en Afrique: une coopération essentiellement basée sur l’expertise militaire et sécuritaire. En effet, les investissements économiques de la Russie en Afrique sont très limités. Le pays peine à rivaliser avec les grands partenaires économiques du continent à l’instar de la Chine, l’Union européenne, les Etats-Unis, l’Inde et autres pays du Moyen-Orient.
Certes, quelques sociétés russes sont dans les secteurs minier et pétrolier, notamment en Angola, Zimbabwe, Guinée…, mais leurs activités sont plus extractives que purement économiques dans le sens d’un partenariat économique gagnant-gagnant.
Malgré une longue et vielle présence en Afrique marquée par son soutien aux mouvements de libération dans certains pays d’Afrique sous l’ère soviétique, la Russie peine toujours à s’imposer sur le plan économique. Le pays excelle jusque-là dans la vente des armes et son expertise militaire et paramilitaire. Mais l’affirmation géopolitique inclue plusieurs critères dont les enjeux économiques.
Quid des sommets Russie-Afrique ? Plateforme de dialogue et de renforcement de la coopération dans plusieurs domaines entre la Russie et le continent noir, cette initiative lancée par le sommet de Sotchi en 2019, n’a pas, jusque-là, marqué les signes d’une réelle ambition économique entre les deux parties.
Dans cette situation, comment un pays peut prétendre couper ses relations avec des partenaires économiques d’envergure à l’instar de l’Union européenne, les Etats-Unis et autres pays d’Europe ? Autrement dit, Les pays africains qui ont signé des accords militaires et sécuritaires avec la Russie ont grandement besoin des partenaires économique.
‘’Sur la coopération économique, c’est eux-mêmes qui nous disent d’aller voir les occidentaux’’. Cette seule phrase de l’ancien ambassadeur du Burkina Faso en Russie, Mélégue Traoré, traduit l’impuissance de la Russie à s’imposer comme un véritable partenaire économique sur lequel le continent peut compter.

