Depuis l’avènement des nouvelles autorités, le Gabon retrouve progressivement sa souveraineté nationale sur sa principale matière première, en termes de produit intérieur brut (43%) et des exportations totales du pays (70%). Une véritable amorce dans un secteur où le pays a longtemps été un ‘’acteur’’ de dernier rang.
Par Junior Akoma
Exploité quelques années avant l’indépendance du pays, le pétrole dépendait exclusivement des grandes firmes internationales du pétrole. Mais depuis près de deux ans, l’Etat gabonais a changé de paradigmes. Avec l’acquisition d’actifs pétroliers jusque-là détenus par des multinationales occidentales.
C’est ainsi qu’en avril 2024, à travers la compagnie nationale pétrolière : Gabon oil Compagny (COG), l’Etat gabonais a obtenu, au détriment de la compagnie française Maurel et Prom, le rachat de la société pétrolière Assala Energy, l’un des majors du secteur avec une production de 70.000 barils jour. A un coût de 1,5 million de dollars (environ 800 milliards de Fcfa), l’opération a été couronnée de succès grâce à la confiance établie entre l’Etat gabonais représenté par la GOC et le fonds américain Carlyle.
Dans la même optique, en mars 2025, le Gabon a poursuivi sa conquête en matière de production pétrolière. Toujours via la GOC, la filiale de la compagnie britannique Tullow Oil Plc, installée au Gabon depuis 26 ans, a été rachetée pour un montant de 300 millions de dollars. Au moment du rachat, Tullow Oil produisait 12.000 barils jour.
Toutes ces actions menées par les autorités gabonaises s’inscrivent dans la logique du code pétrolier gabonais adopté en 2019, avec pour principales innovations : la récupération des coûts pétroliers, la diversification, les participations de l’Etat…
Ici, les multinationales étrangères n’ont plus la main mise sur un secteur pétrolier contrôlé par Gabon Oil Company, la compagnie nationale détenue à 100% par l’Etat gabonais. Créée en 2011, la GOC a pour missions principales, entre autres, de : mener des activités d’exploration, de production et de commercialisation de pétrole et de gaz ; assurer la sécurité d’approvisionnement du marché national et optimiser les revenus pétroliers pour le compte de l’Etat, gérer les participations de l’Etat dans les activités pétrolières. Avec les acquisitions stratégiques majeures récentes, la GOC joue désormais un rôle stratégique pour la souveraineté du secteur pétrolier.
Autant dire que désormais, le secteur est pleinement contrôlé par le Gabon. Et les entreprises pétrolières étrangères montrent pattes blanches en s’acquittant de leurs obligations fiscales. A preuve, pour l’année 2024, Total Energies a payé 103 millions de dollars d’impôts et taxes à l’Etat gabonais. Soit un peu plus que pendant l’exercice 2023.


 
					 
											 
											