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Que retenir de la «main tendue» du Président Oligui Nguema?

La récente réception de Madame Marlène Fabienne Essola Efountame, proche du Président du parti politique de l’opposition,  Ensemble Pour le Gabon (EPG), d’Alain Claude Bilié bi Nzé, le 27 octobre 2025, au Palis du bord du « Bord de mer » fait rejaillir la diaspora gabonaise et une certaine opinion politique interne.

De façon générale, cette opinion ne comprend pas le fait que la dame soit reçue avec honneur à la Présidence de la République et elle souligne à travers la voix d’un soutien du Président de la République, issu de la diaspora française son mécontentement en ces termes : « La diaspora n’apprécie pas qu’elle soit reçue avec les honneurs au Plais du Bord de mer et devant les médias. Quel est son poids dans la diaspora ? Pourquoi est-elle reçue surtout devant les médias ? Pendant la campagne présidentielle, elle a passé son temps à insulter le Chef de l’État, elle s’est distinguée par un langage outrageant et condescendant, pourquoi tant d’honneurs alors que de nombreux soutiens du Chef de l’État n’ont jamais été reçus ? ». Les opinions nationale et internationale ont observé la campagne présidentielle et chacun a pu apprécier ce qui a été dit et qui l’a dit.

Notre objet n’est pas de revenir sur ces propos, mais d’interpréter cet acte de réception du Chef de l’État pour chercher à lui donner du sens, au-delà de l’émotion qu’il soulève surtout du point de vue de la diaspora, proche du Chef de l’État. Pour de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise et ce, depuis au moins 1990, date du retour au pluralisme politique, les actes de Président de la République, Chef de l’Etat, Brice Clotaire Oligui Nguema, portent la marque de l’école politique du feu Président Omar Bongo. Ses années comme aide de camp de l’ancien Président de la République n’ont pas servi qu’à assurer sa sécurité personnelle, mais elles ont été des apprentissages aux codes politiques.

Entendons par cette notion de codes politiques, un ensemble de valeurs, de normes, de savoirs-dire, de savoirs-être, de savoir-faire qui ont pour but d’assurer le vivre-ensemble d’un groupe, mais aussi de continuer à cultiver ce bon vivre-ensemble pour la stabilité ou l’équilibre de la société.

Le feu Président de la République Omar Bongo a toujours cherché à être proche de ses opposants. Il ne ménageait aucun effort pour les recevoir et trouvait des moyens pour les associer à la gestion du pays. Cette façon de faire ne faisait plaisir à ceux de son camp et nombreux le manifestaient, mais il trouvait le moyen de faire travailler ensemble les enfants du Gabon. Chaque fois qu’il recevait un opposant, il lui disait toujours de faire ce qui est bon pour le Gabon. Ce témoignage nous vient d’un des grands clérical du pays ayant activement participé à la Conférence Nationale de 1990.

En s’inspirant de ce que disait le Journal ‘’La Voix Du Peuple’’ de juin 2009, en parlant de la religiosité du feu Président Omar Bongo Ondimba et qui peut expliquer le soubassement idéologique de son école politique, notons ce propos : « L’essence du religieux, chez lui, ne se trouvait pas que chez les chrétiens, ni seulement chez les musulmans, mais aussi dans les différentes communautés initiatiques traditionnelles, occidentales et orientales. Le résultat de ce syncrétisme est, bien entendu, la vision du tout primant sur chaque partie. La vérité qui est plurielle n’est d’aucune chapelle. Chaque chapelle a sa part de vérité ».

 

Fidèle aux codes légués par son maitre politique, le Président Brice Clotaire Oligui Nguema les reprend pour gérer la nation gabonaise. Il sait que la division est une arme qui peut perdre le pays et voilà pourquoi il prône l’inclusion sans tenir compte de ce qui a pu être dit d’outrageant. La dimension d’un homme d’État rassembleur se mesure aussi à sa capacité à écouter, à dialoguer et à recevoir ceux qui s’opposent à lui.

Si dans un sens la diaspora a raison de s’offusquer de cette réception, dans un autre, le Chef de l’État n’a pas tort de recevoir ses opposants pour ne pas crisper les contradictions. Il est le Chef de l’État de tous les gabonais et son rôle lui commande de respirer l’air en altitude pour dépasser ce qui peut légitimement heurter n’importe quel compatriote. C’est un état qui n’est pas facile à réaliser mais la mission de Chef d’État demande de transcender certaines situations.

Cela ne signifie pas que cette disposition d’esprit soit une porte ouverte aux injures et offenses envers le Chef de l’État. Comme tout citoyen, il se garde le droit d’ester en justice s’il se sent offenser et, en plus, avec la force de la légitimité que lui confère sa fonction. Seulement, sa dimension de Chef de l’État, enrichie par de sa socialisation à l’école politique du feu

Président Omar Bongo explique son attitude inclusive. Cette attitude recherche l’équilibre, la paix, la construction de la nation gabonaise avec tous ses enfants.

C’est cette attitude qui explique que le coup de Libération du 30 aout 2023 n’ait pas eu d’effusion de sang et c’est cette même attitude inclusive qui explique qu’il tende la main à toute la société politique et à toute la société civile. Il écoute tout le monde, travaille avec tout le monde dès qu’il juge qu’un projet a du sens et que celui-ci sert les intérêts du Gabon.

 

Dr Fortuné Matsiegui Mboula

 

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