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Les détenus déportés à Makokou : un an sans jugement, les parents s’en remettent à Oligui Nguema

Au lendemain de la rentrée judiciaire du lundi 6 octobre, les parents des détenus transférés à la prison de Makokou, regroupés au sein du collectif des prévenus déportés, se sont exprimés devant la presse le 13 octobre. Parmi les trente détenus, six sont gabonais, et leurs familles dénoncent une injustice ainsi qu’un non-respect des procédures judiciaires. Elles sollicitent l’intervention du président de la République.

Cela fait un an qu’ils n’ont pas eu de nouvelles de leurs proches, incarcérés à la maison d’arrêt de Makokou pour divers chefs d’accusation. Lors de la conférence de presse, Lucie Edzang, porte-parole du collectif, a affirmé que les détenus, accusés de trafic de drogue, d’association de malfaiteurs et de blanchiment de capitaux, sont maintenus en isolement et que les accusations portées contre eux semblent fabriquées de toutes pièces.

« Mon fils par exemple, a été arrêté parce qu’il a été confondu a un dealer de drogue », a-t-elle été informée. Avant d’ajouter que « pourtant, le dealer de drogue en question a pris la fuite, mais mon fils, est toujours en détention pour nécessité d’enquête ». 

Le collectif relate que « certains, ont été arrêtés depuis août 2024 et  gardés au palais, durant des semaines. Puis, ils ont été  emmenés à Makokou, sans que les parents soient au courant, sans qu’ils aient été auditionnés». Il est rappelé que le transfert vers Makokou a eu lieu le 7 décembre 2024, sans respecter les procédures légales. Le collectif souligne également qu’à ce jour, aucune démarche n’a été suivie. Il note, l’absence totale d’instruction et qu’un juge n’a toujours pas pu entendu les prévenus en raison d’un manque de moyens de transport.

« La juge devait se déplacer et à chaque fois elle nous disait qu’elle attendait les frais de mission de la DGSS pour pouvoir y aller».

A ce jour, faut savoir le collectif,  même les avocats se heurtent à des obstacles majeurs dans l’exercice de leur fonction, bien que disposant de permis de communication émis par la juge d’instruction, leur accès aux détenus leur est systématiquement refusé.

Oligui Nguema comme dernier recours. 

Dans ce contexte, les familles des détenus rappellent le discours du président Brice Clotaire Oligui Nguema lors de l’audience solennelle de rentrée judiciaire du 6 octobre 2025, où il avait affirmé son engagement envers une justice indépendante et transparente. Lucie Edzang a insisté sur le fait que les familles  réclament le même respect de la loi que celui évoqué par le président. Les parents demandent le retour immédiat des détenus à Libreville, leur audition devant un juge et un procès équitable, insistant sur le fait que ceux qui sont coupables doivent être jugés, tandis que les innocents doivent être libérés après un an d’enquête.

 

 

 

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