Lambert-Noël Matha, ancien ministre gabonais de l’Intérieur, a récemment bénéficié d’un non-lieu prononcé par le tribunal de première instance de Libreville, selon le quotidien L’Union du 29 septembre 2025. Cette décision intervient après qu’il ait été poursuivi pour des accusations graves, notamment le détournement de fonds publics et le blanchiment d’argent, dans le cadre de l’affaire Averda, où il était soupçonné d’avoir reçu des pots-de-vin. Cependant, la situation financière du Gabon s’est aggravée, avec la Chambre de commerce internationale de Paris infligeant une amende de 24,27 milliards de FCFA à l’État pour rupture de contrat.
Lambert Noël Matha, qui a longtemps été un acteur clé de la politique gabonaise, a vu sa carrière s’effondrer après le coup d’État du 30 août 2023, devenant ainsi un symbole des excès d’un régime en déclin. Le non-lieu prononcé en sa faveur souligne l’absence de preuves suffisantes pour justifier les poursuites, mais cela n’éteint pas les doutes persistants dans l’opinion publique ni les questions sur la transparence des décisions gouvernementales.
Le dossier Averda, qui portait sur un contrat de collecte des ordures à Libreville entre 2015 et 2019, a été marqué par des impayés fréquents et des interruptions de service, entraînant une rupture unilatérale par l’État. Cette décision a conduit à une bataille arbitrale perdue, exposant le Gabon à des mesures conservatoires, notamment des menaces sur des biens prestigieux comme l’hôtel particulier Pozzo di Borgo. En 2024, l’État a été contraint de verser 1,5 milliard de FCFA, illustrant les conséquences financières de cette affaire complexe.
L’affaire Averda restera donc une odeur persistante dans le paysage politico-judiciaire gabonais. Un contrat ruineux, une rupture coûteuse, une procédure internationale où le Gabon risque encore de perdre gros, et au final… personne ne paie.