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Emmanuel Mve Mba « le troisième arrondissement de Ntoum n’est pas royaume qui doit être gouverné de père en fils»

Emmanuel Mve Mba, syndicaliste et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2023, est une figure reconnue dans le domaine social et la défense des droits humains. Actuellement, il concentre ses efforts sur le développement du troisième arrondissement de Ntoum, où il se présente aux élections législatives et locales du 27 septembre. Dans un entretien exclusif accordé à notre rédaction, Mve Mba a exposé sa vision pour l’avenir de Bikélé, promettant des changements significatifs pour la communauté. Il a souligné l’importance de l’engagement citoyen et de la participation active des électeurs dans ce processus de transformation. « Si nous sommes élus, Bikélé s’ouvrira », a-t-il affirmé, mettant en avant sa détermination à améliorer les conditions de vie des habitants. Son projet vise à créer un environnement propice au développement économique et social, tout en renforçant les droits et les libertés des citoyens.

Monsieur Mve Mba, pouvez-vous vous présenter : Je suis Emmanuel Mve Mba, président du Mouvement  citoyen des volontaires de libertés créé en 2021. C’est un parti politique qui s’est mis en marche en 2023 avec la présidentielle, dont nous connaissons tous les résultats. Mon parti a présenté des candidats aux élections législatives et locales dans le 3e arrondissement de la Commune de Ntoum (Bikélé). Je suis syndicaliste et président d’une centrale syndicale. 

Après votre expérience à la présidentielle 2023, qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans ces élections législatives et locales ?

Nous avons constaté avec satisfaction, que les militaires ont pu sauver la République. D’ailleurs, lors de notre passage à l’émission ‘’Un Candidat-un Projet’’, nous avons souligné que lorsqu’un pays est bloqué, il y a d’autres alternatives. Soit la société civile se lève et prend le pouvoir de manière démocratique, soit les militaires prennent le pouvoir par la force. Nous sommes heureux d’avoir été entendus par l’armée qui a pu libérer le Gabon et sa population. 

En 2025, après le référendum initié par le président, dont je tiens à rappeler que nous avons pris part au dialogue national inclusif, où nous avons joué les premiers rôles, puisque nous avons été présidents de Commissions. Au terme de ce dialogue, il avait été recommandé l’organisation d’un référendum, que nous avons soutenu, en votant massivement pour le ‘’OUI’’. 

A l’élection présidentielle, nous avons jugé qu’il n’était pas nécessaire de se présenter, pour laisser champ libre à l’armée qui avait libéré le pays de mettre les choses dans l’ordre. Nous avons donc demandé à nos membres et à la population de voter massivement pour Oligui Nguema. Chose faite. Il a été voté à près de 95%. 

Un parti vit parce qu’il doit avoir une représentativité, nous refusons d’être dans cette catégorie de partis virtuels. Nous avons donc présenté les candidats pour être représentatif à l’Assemblée nationale et dans les conseils locaux. Nous sommes donc un parti qui vit et qui a des ambitions. 

Comment évaluez-vous les conditions d’organisation de ces élections ? 

Je ne veux pas m’étendre dans cette bataille juridique. Tout simplement parce que j’estime que le ministère de l’Intérieur est chargé d’organiser ces élections. On juge le maçon au pied du mur. Le processus est en cours et on verra d’ici le 27 septembre si l’organisation est bien ou pas. Ensuite, une évaluation et une retransmission seront faites par le parti. 

Il y a certes des manquements, mais on ne peut pas remettre en cause tout le processus électoral. Pour notre part, jusque-là, il n’y a pas d’irrégularités pour faire annuler ou reporter ces élections. Beaucoup de choses restent à corriger et nous demandons au gouvernement et à son chef, le président de la République de le faire. Il doit avoir un regard sur ce processus parce qu’il s’agira du premier Parlement de la Ve République. Et c’est le chef de l’Etat qui sera jugé, par les Gabonais et par l’International. 

Durant les 10 jours de campagne, vous serez en contact avec les populations pour leur présenter votre projet. Quelles sont vos intentions pour le 3e arrondissement de la commune de Ntoum durant votre mandat ? 

On nous fait le reproche de nous présenter à Bikélé, alors que nous sommes originaires du département du Woleu. Ce n’est qu’une incongruité. Tout simplement parce que nous sommes gabonais et que cet arrondissement fait partie du Gabon. Nous y vivons et nous avons nos intérêts. C’est une aberration que nous ne pouvons pas comprendre à l’ère de la Ve République et difficile à expliquer aux populations. 

Je suis un ancien candidat à la présidentielle, je n’ai pas d’eau chez moi. J’ai dû faire un forage. Mais combien de familles peuvent faire un forage, alors qu’il y a des familles qui rejettent de l’eau et même de la nourriture ? Notre arrondissement est dans le grand Libreville, nous refusons qu’il soit véritablement reculé par rapport à d’autres villes du pays. Nous avons la ferme conviction de le refaire, et nous allons le refaire, avec nos équipes, au parlement et au conseil municipal. Nos résultats en disent long. Nous sommes au service de la nation depuis 32 ans, à défendre les intérêts des populations et des travailleurs. Ce n’est donc pas un arrondissement qu’on ne pourra pas refaire ou qu’on ne peut pas développer. Cette expérience cumulée nous voulons la mettre au profil de cet arrondissement qui souffre de plusieurs maux. 

Le passage de syndicaliste à parlementaire, est-il une étape incontournable pour tout défenseur des droits des travailleurs ? 

Le syndicaliste est un défenseur des droits humains. Et pour mieux défendre les droits humains, il faut aller au Parlement, parce que c’est à l’hémicycle que les lois sont votées À savoir, la défense des intérêts économiques et sociaux des populations. Il faut matérialiser cela à travers le vote des lois. Mais si vous êtes à l’extérieur, le parlement prend toujours des lois iniques à l’endroit des populations que nous défendons. Br-Sarl par exemple, qui connaitra bientôt son épilogue avec un procès le 23 septembre. D’aucuns ont cru qu’il s’agissait d’une escroquerie. Nous avons prouvé le contraire. Et surtout prouvé que nous étions capables de défendre les intérêts de 18.000 compatriotes. Parmi eux, il y a des habitants de notre arrondissement.  

Nous avons beaucoup de projets à réaliser pour Bikélé. Nous proposons par exemple de construire dans tous les quartiers des plateaux sportifs. Il y a sept quartiers et il y a près de 23 mille âmes qui y vivent. Ces populations disposent de deux chaussures en saison de pluie. Nous sommes prêts à renverser la tendance. Pour faire en sorte que les populations de Bikélé puissent retrouver le sourire, parce qu’elles pleurent depuis 50 ans. 

 Une fois élu au parlement, quelles causes vous tiennent particulièrement à cœur et que souhaitez-vous défendre ? 

Premièrement, le chômage. Nous sommes en déficit démographique. Nous avons mené des investigations dans notre arrondissement, il y a près de 40% de taux de chômage en milieu des jeunes. Nous allons mettre une allocation chômage. Nous sommes capables de le faire. Aux sociétés installées dans notre arrondissement, nous allons leur imposer de recruter prioritairement la jeunesse, dont le chômage est dû aux politiques qui vivent dans cet arrondissement. Si nous sommes élus, Bikélé s’ouvrira. 

En face, vous avez des candidats du PDG de l’UDB et des indépendants, qu’est ce qui peut pousser les électeurs à voter pour vous ? 

Un homme nouveau qui n’a jamais géré, qui n’a pas les mains sales. Aujourd’hui, nous constatons  une alliance entre l’UDB et le PDG. Pourtant, l’UDB aurait gagné en allant à ces élections en solitaire. Mais il part avec le PDG, qui a tué le pays. Nous sommes curieux, nous sommes même inquiets de l’avenir de l’UDB et de l’avenir du Gabon. Nous demandons à ces populations de voter de nouvelles personnes qui ne trainent pas des casseroles. Et parmi elles, il y a Emmanuel Mve Mba, qui est connu par les populations dans le domaine social, qui a combattu pour l’intérêt des travailleurs, des populations. Et ce ne sera qu’une satisfaction. Dans le troisième arrondissement de Ntoum, il faut des nouvelles personnes et des nouvelles ambitions, surtout à l’ère de la Ve République. 

 Nous vous invitons à conclure par un message à l’attention de vos électeurs. 

Je voudrais tout simplement interpeller le président de la République,  qui a annoncé la fin de la géopolitique, pour faire  place à la compétence. Nous sommes presque agressés verbalement et spirituellement par certains qui pensent que  nous ne devrions pas nous présenter dans cet arrondissement, parce que nous sommes originaires du Woleu-Ntem Notre souhait est de construire à travers la compétence et non le régionalisme. Nous pensons que l’État doit recadrer les choses. Le  3e arrondissement est dans une commune et non dans un royaume, qui doit être gouverné de père en fils. Il s’agit d’une localité administrative du Gabon.  Je vous remercie

 

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